Présentation de l'Editeur
Si vous ne l'avez pas déjà rencontré, il est temps de faire connaissance avec le jeune homme vert, autrement dit Jean Arnaud. Il a tout juste
vingt ans. Il vient de faire la guerre, en compagnie de son ami, l'aventurier Palfy. Les voici qui trouvent refuge dans une « maison » de Clermont-Ferrand, tenue par la courageuse Mme Michette. A Clermond, Jean tombe
amoureux d'une passante, Claude Chaminadzé. Ce sera un grand et douloureux amour. Claude aimera Jean en se refusant à lui. Elle a un petit garçon adorable, un mari agent secret en Angleterre. Un jour, à cause de lui, elle sera arrêtée, torturée.
Et quand elle reviendra à Jean, et s'offrira enfin à lui, c'est qu'elle aura perdu la raison.
Mais le tourbillon de la vie, sous l'occupation, est fait de mille autres choses : une actrice charmante, Nelly Tristan, qui, elle, ne se refuse pas à notre héros. Des trafiquants de tableaux, dans le louche milieu
montmartrois. Des putains devenues grandes dames. des faux-monnayeurs, un homme des bois. Des Allemands qui ne sont pas tous nazis, mais qui entraînent Jean dans des jeux dangereux. Et Palfy qui s'amuse et fait fortune, et finit en
Suisse, époux de Geneviève du Courseau qui est sans doute la mère de Jean.
Les prolongements de chaque aventure mettent les personnages dans les situations les plus imprévues. Comme dans un voyage initiatique, comme dans La flûte enchantée, Jean parcourt ces
années d'épreuve avec des moments de bonheur, l'ivresse d'être jeune et libre, et parfois les sanglots, la déchirure de l'amour blessé.
Michel Déon est né en 1919 à paris. Il habite avec sa femme et ses deux enfants en Irlande, dans le County Galway. Le Prix interallié lui a été décerné pour Les poneys sauvages
en 1970, et le Grand Prix du roman de l'Académie française pour Le taxi mauve en 1973.
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : Les vingt ans du jeune homme vert
Auteur : Michel   DÉON
de l'Académie française
Edition : GALLIMARD nrf
Dépôt légal : 1er trimestre 1977.
Numéro d'éditon : 21879.
Imprimé en France
Cet ouvrage
a été achevé d'imprimer
sur les presses de l'imprimerie Floch.
à Mayenne, le 5 janvier 1977.
Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction
résevés pour tous les pays.
© Éditions Gallimard, 1977.
Reliure : Broché sur carton souple
Nombre de pages : 371 TABLE DES MATIÈRES : NON
Poids : 405 grammes Format : 150 x 215 mm
I.S.B.N : NON Code Barre = EAN : NON
EDITION ORIGINALE
Il a été tiré de l'édition originale de cet ouvrage quarante-cinq exemplaires sur vergé Saint-Amand des Papeterie Grillet et Féau numérotés de 1 à 45.
COUVERTURES
COMMENTAIRE en ligne
Les vingt ans du jeune homme vert, by Michel DÉON
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ANNEXE
Les vingt ans du jeune homme vert, by Michel DÉON
Editeur : Gallimard nrf, (1977)
I.S.B.N-10 : 2070296059
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EXTRAIT Les vingt ans du jeune homme vert, by Michel DÉON page 141
Des clients en uniforme attendaient. Ils repartirent avec des gravures et un lot de photos, les dernières photos d'Alberto Senzacatso arrêté à la demande
des autorités italiennes. On ne l'emprisonnait pas pour son petit commerce, mais pour des idées politiques depuis longtemps abandonnées au profit de sa grande étude exhaustive sur le maniérisme. Un amateur en civil, toujours
vêtu de sombre et affligé d'un fort accent allemand, s'inquiéta de la situation du photographe et promit de s'occuper de lui. La Garenne, à la vue des visiteurs, était parti s'enfermer à clé dans le « sein des seins ».
Il avait dit non une fois pour toutes. Jean prit dans la caisse l'argent qu'on lui devait. Blanche l'embrassa, réellement émue :
- J'arrangerai les choses! promit-elle. Partez sans inquiétude. Il faut d'abord que le petit garçon de votre amie reprenne des couleurs. Rien d'autre ne compte.
- Je vous serai reconnaissant de ne rien arranger. Je ne suis pas inquiét, j'ai de quoi vivre trois mois. En réalité, je ne peux plus voir La Garenne.
- C'est un excessif, mais, au fond, il est
généreux! Seulement, il est si pudique qu'il ne veut pas montrer la noblesse de ses sentiments...
Par quel mystère continuerait-elle de voir sous un jour magnifique cet être qui n'avait d'attirant que sa folie et
le secret de sa vieille hétaïre de mère clouée au lit et s'ébrouant comme une otarie : floc... floc... ouaouaou... Il aurait été cruel de détromper Blanche.
A la gare de Lyon, ils montèrent en deuxième classe dans un train bondé qui partit une heure en retard et marqua de nombreux arrêts pour laisser la priorité à des convois de la Wehrmacht. Du matériel, des
hommes remontaient vers le Nord, wagons remplis de jeunes soldats indifférents mangeant ou fumant, la veste dégrafée, canons et chars recouverts de bâches.
Dans le compartiment où ils étaient huit, personne ne se
parlait. Cyrille avait droit à une place réservée. Un gros homme le poussa si bien que Jean et Claude prirent l'enfant sur leurs genoux plutôt que de protester. Les voyageurs s'observaient à la dérobée, sans se parler, dans
une atmosphère plus méfiante qu'hostile, chacun serrant sur ses genoux un panier ou une mallette trop précieux pour être rangés dans les filets. En face de Jean, un couple se tenait la main sans échanger un mot. Ils se
ressemblaient assez - même teint jaune amaigri, mêmes grands yeux noirs et fortes lèvres - pour qu'on les crût frère et sur, mais leurs mains enlacées parlaient d'un amour profond et angoissé. Près du couloir, une vieille
femme aux joues flétries plongeait sans cesse la main dans un panier d'où elle tirait du pain, des pommes, des biscuits qu'elle mangeait en mastiquant avec lenteur, le regard volontairement vide pour ignorer la convoitise
de ses compagnons de route. Elle fascinait Cyrille qui, au bout d'un moment, lui tendit la moitié d'une barre de chocolat qu'il grignotait.
- Tu as faim, madame? dit-il.
LIENS
Wikipédia
Michel DÉON
Bibliographie
Michel DÉON