Présentation de l'Editeur
AH! Qu'elle était jolie la petite chèvre de Monsieur Seguin!... »
Oui, elle était bien jolie, et elle est le sujet d'une histoire bien jolie aussi, une histoire comme seul Alphonse Daudet savait en raconter.
La Chèvre de Monsieur Seguin, C'est un de ces petits bijoux des lettres françaises, un conte charmant, presque une fable, un de ces textes admirables que tous les jeunes lecteurs
aiment garder en mémoire.
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : La chèvre de Monsieur SEGUIN
Auteur : Alphonse DAUDET
Edition : HACHETTE
Numéro de référence 126
NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE ROSE
ILLUSTRATIONS D' ALBERT CHAZELLE
Couleurs pleine page hors-texte annoées et,
noir & blanc in texte.
Ah! qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin. p. 13
« Que c'est petit! dit-elle. Comment ai-je pu tenir là-dedans? » p. 29
C'était ce bon M. Seguin qui tentait un dernier effort. p. 35
Ah! la brave chevrette, comme elle y allait de bon cœur! p. 43
Dépôt légal n° 1116 2° trimestre 1963.
Imprimé en France
par Brodard - Taupin
Imprimeur - Relieur
Coulommiers-Paris
59605 - I - 7126
© Librairie Hachette, 1963.
Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays.
Reliure : Cartonnée pelliculée, à dos carré illustrée couleurs in recto
Imprimé en France
par Lienhart & Cie - Clamart
BRODARD ET TAUPIN RELIURE
Nombre de pages : 120 TABLE DES MATIÈRES : OUI
Poids : 170 grammes Format : 115 x 165 mm
I.S.B.N : NON Code Barre = EAN : NON
Livre épuisé chez l' Editeur
COUVERTURES année 1963
ANNEXE
La chèvre de Monsieur SEGUIN, by Alphonse DAUDET
Editeur : Hachette
I.S.B.N-10 : B0014XAY8K
www.amazon.fr
EXTRAIT La chèvre de M. SEGUIN, by Alphonse DAUDET

LA CHÈVRE DE M. SEGUIN
A M. Pierre Gringoire, poète lyrique à Paris.
... Ah! Gringoire qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin! Qu'elle était jolie avec yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et
ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande! C'était presque aussi charmant que le cabri d'Esméralda, tu te rappelles, Gringoire? - et puis docile, caressante, se laissant traire
sans bouger, sans mettre son pied dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre...
M. Seguin avait derrière sa maison un clos entouré d'aubépines. C'est là qu'il mit sa nouvelle pensionnaire. Il l'attacha à un pieu, au plus bel endroit du pré, en ayant soin de lui
laisser beaucoup de corde, et de temps en temps, il venait voir si elle était bien. La chèvre se trouvait très heureuse, et broutait l'herbe de si bon cœur que M. seguin était ravi.
- « Enfin, pensait le pauvre homme, en voilà une qui ne s'ennuiera pas chez moi! ».
M. Seguin se trompait, sa chèvre s'ennuya.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Quand la chèvre blanche arriva dans la montagne, ce fut un ravissement général. Jamais les vieux sapins n'avaient rien vu d'aussi joli. On la reçut comme une petite reine. Les
châtaigniers se baissaient jusqu'à terre pour la caresser du bout de leus branches. Les genêts d'or s'ouvraient sur son passage et sentaient bon tant qu'ils pouvaient. Toute la montagne lui fit
la fête.
Tu penses, Gringoire, si notre chèvre était heureuse! Plus de corde, plus de pieu... rien qui l'empêchât de gambader, de brouter à sa guise... C'est là qu'il y en avait de l'herbe!
Jusque par-dessus les cornes, mon cher!... Et quelle herbe! Savoureuse, fine, dentelée, faite de mille plantes... C'était bien autre chose que le gazon du clos. Et les fleurs donc!... De
grandes campanules bleues, des digitales de pourpre à longs calices, toute une forêt de fleurs sauvages débordant de sucs capiteux!...
La chèvre blanche, à moîtié soûle, se vautrait là-dedans les jambes en l'air et roulait le long des talus, pêle-mêle avec les feuilles tombées et les châtaignes... Puis, tout à coup elle
se redressait d'un bond sur ses pattes. Hop! la voilà partie, la tête en avant, à travers les maquis et les buissières, tantôt sur un pic, tantôt au fond d'un ravin, là-haut, en bas, partout...
On aurait dit qu'il y avait dix chèvres de M. Seguin dans la montagne.
C'est qu'elle n'avait peur de rien, la Blanquette.
Elle franchissait d'un saut de grands torrents qui l'éclaboussaient au passage de pousière humide et d'écume. Alors toute ruisselante, elle allait s'étendre sur quelque roche plate et se
faisait sécher par le soleil... Une fois, s'avançant au bord d'un plateau, une fleur de cytise aux dents, elle aperçut en bas, tout en bas dans la plaine, la maison de M. Seguin, avec le clos
derrière. Cela la fit rire aux larmes.
- Que c'est petit! dit-elle; comment ai-je pu tenir là-dedans?
Pauvrette! de se voir si haut perchée, elle se croyait au moins aussi grande que le monde...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Tout à coup le vent fraîchît. La montagne devint violette; c'était le soir...
- déjà! dit la petite chèvre; et elle s'arrêta fort étonnée.
En bas les champs étaient noyés de brume. Le clos de M. Seguin disparaissait dans le brouillard, et de la maisonnette on ne voyait plus que le toit avec un peu de fumée. Elle écouta les
clochettes d'un troupeau qu'on ramenait, et se sentit l'âme toute triste... Un gerfaut, qui rentrait, la frôla de ses ailes en passant. Elle tressaillit... puis ce fut un long hurlement dans la
montagne.
- Hou! hou!
Elle pensa au loup; de tout le jour, la folle n'y avait pas pensé. Au même moment une trompe sonna bien loin dans la vallée. C'était ce bon M. Seguin qui tentait un dernier effort.
Hou! hou!... faisait le loup.
- Reviens! reviens!... criait la trompe.
Blanquette eut envie de revenir; mais en se rappelant le pieu, la corde, la haie du clos, elle pensa que maintenant elle ne pourrait plus se faire à cette vie, et qu'il valait mieux
rester.
La trompe ne sonnait plus...
La chèvre entendit derrière elle un bruit de feuilles. Elle se retourna et vit dans l'ombre deux oreilles courtes toutes droites, avec deux yeux qui reluisaient.. C'était le loup.
Enorme, immobile, assis sur son train de derrière, il était là, regardant la petite chèvre blanche et la dégustant par avance. Comme il savait bien qu'il la mangerait, le loup ne se
pressait pas; seulement, quand elle se retourna, il se mit à rire méchamment.
- Ha! ha! la petite chèvre de M. Seguin; et il passa sa grosse langue rouge sur ses babines d'amadou.
Blanquette se sentit perdue... Un moment, en se rappelant l'histoire de la vieille Renaude, qui s'était battue toute la nuit pour être mangée le matin, elle se dit qu'il vaudrait
peut-être mieux se laisser manger tout de suite; puis, s'étant ravisée, elle tomba en garde, la tête basse et la corne en avant, comme une brave chèvre de M. Seguin qu'elle était... Non pas
qu'elle eût l'espoir de tuer le loup, - les chèvres ne tuent pas le loup, - mais seulement pour voir si elle pourrait tenir aussi longtemps que la Renaude...
Alors le monstre s'avança, et les petites cornes entrèrent en danse.
Ah! la brave chevrette! comme elle y allait de bon cœur! Plus de dix fois, je ne mens pas, elle força le loup à reculer pour reprendre haleine. Pendant ces trêves d'une minute, la
gourmande cueillait en hâte encore un brin de sa chère herbe, puis elle retournait au combat la bouche pleine... Cela dura toute la nuit. De temps en temps la chèvre de M. Seguin regardait les
étoiles danser dans le ciel clair, et elle se disait :
- Oh! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube...
L'une après l'autre les étoiles s'éteignirent. Blanquette redoubla de coups de corne, le loup de coups de dents... Une lueur pâle parut dans l'horizon. Le chant d'un coq enroué monta
d'une métairie.
- Enfin! dit la pauvre bête, qui n'attendait plus que le jour pour mourir; et elle s'allongea par terre dans sa belle fourrure blanche toute tachée de sang...
Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea.
Adieu, Gringoire!
L'histoire que tu as entendue n'est pas un conte de mon invention. Si jamais tu viens en Provence, nos ménagers te parleront souvent de la cabro de moussu Seguin, que se battégue touto la
neui emé lou loup, e piei lou matin lou loup la mangé.
(La chèvre de Monsieur Seguin, qui se battit toute la nuit avec le loup; et puis, le matin, le loup la mangea).
Tu m'entends bien, Gringoire :
E piei lou matin loup la mangé.
PARUTION
Date de première publication : le 14 Septembre 1866, dans le journal intitulé : L'Événement
Seconde publication : en 1869, dans le recueil intitulé : Lettres de mon moulin
LES NOMS
La Chèvre blanche : Blanquette
La Chèvre déjà morte : La Renaude (ancienne chèvre de Mr SEGUIN)
GRINGOIRE Pierre : poète lyrique à Paris
Le loup : animal énorme avec une grosse langue rouge et des babines d'amadou.
Monsieur SEGUIN
EXPLICATION DE TEXTE
Ce conte est une allégorie transparente. Il s'agit des enfants qui abandonnent la maison paternelle pour courrir les aventures et surtout pour aller dans la grande ville vivre
une vie qui de loin leur apparaît comme très brillante. Ils s'en vont, méprisant les appels de leurs parents, insensibles aux douceurs d'une vie humble et paisible : ils quittent le toit qui
abrita leur enfance, méprisent le coin de terre où ils ont grandi, où ils se trouvent à l'étroit et comme emprisonnés, et, impatients de liberté, ils courent vers l'inconnu des grandes villes.
Leur illusion est courte : la réalité est le contraire de leurs rêves et ils sont les victimes de leur imprudente audace.
source = PARIS LIBRAIRIE D'ÉDUCATION NATIONALE
ADMINISTRATEUR : LÉON FOURNIER
Page 439
............ A l'instar d'autres personnages imaginaires (croquemitaine, lutins, ogre(sse), drac-prince, démon, alchimiste, envoûteur, il apparaît ("le loup") sous la forme d'une flamme bleue
avec une queue rougeâtre...), le loup fut utilisé par les adultes pour mettre en garde les enfants contre les dangers du monde extérieur. Outre Perrault et sa version du Petit Chaperon rouge,
Alphonse Daudet (La Chèvre de M. Seguin ) en fait un animal féroce, capable de s'attaquer à la jeunesse et à la pureté , sans pitié pour la plus belle des
chèvres, qu'il condamne, par sa liberté, à rester au piquet. Sans doute faut-il lire ici, au-delà de ces avertissements, une angoisse profonde, que les psychanalystes ont interprétée comme
relevant de la construction psychique du sujet ( Freund, 1933).
source= Titre : Le Loup Auteur : Sophie BOBBÉ
Editions Le Cavalier Bleu
DOMAINE VITAL ET TERRITOIRE
L'animal, serait-il un individu autonome, est soumis à des contraintes liées à l'espace qu'il occupe.
Ses comportements sont dépendants de la structuration et des limites de son domaine vital.
Le domaine vital, une nécessaire portion d'espace
Un animal semble libre de se déplacer dans tout l'espace qu'il lui est possible d'explorer. Mais il est souvent lié à son lieu de naissance et vit toujours dans une aire géographique délimitée.
Le domaine où l'animal accomplit toutes ses activités, et particulièrement sa recherche de nourriture, doit être défini comme vital au sens où un individu ne peut survivre qu'en investissant
une portion d'espace. Le déplacement brutal d'un animal hors de son domaine est source de stress intense.
source = LES ESSENTIELS MILAN
Les animaux psychologie et comportements
Alain GALLO
I Le Conte sorte de narration
Le conte est un récit et enjoué d'aventures merveilleuses ou comiques.
Le conte doit avoir les qualités de la narration badine : il doit être spirituel, semé de réflexions ingénieuses, de traits piquants, de descriptions originales, de scènes dialoguées au
mouvement rapide, etc.
« Rien, dit Marmontel, ne dispense le conte d'être amusant, rien ne l'empêche d'être utile; il n'est parfait qu'autant qu'il est à la fois plaisant et moral. »
Les Contes de Perrault, écrits d'un style si simple, si naturel, sont de petits chefs-d'œuvre.
On doit citer aussi les Contes du Bocage par Ed. Ourliac, vrais modèles de l'art de narrer.
II Le Conte genre secondaire didactique
Le conte est le récit d'un événement imaginaire, dont le but est à la fois d'amuser et d'instruire.
Le conte doit avoir les qualités de la narration badine : il doit être spirituel, vif, léger, semé de réflexions ingénieuses, de traits piquants, de descriptions originales, de scènes
dialoguées au mouvement rapide, etc. Il exige moins de naïveté, mais plus de finesse et de malice que la fable. Le bon goût et l'honnêteté s'accordent également à réprouver tout conte
licencieux.
On peut citer comme modèle Le Meunier de Sans-Souci, par Andrieux.
III La Fable en vers, en prose
La fable ou apologue est un récit allégorique qui a pour but d'enseigner une vérité pratique appelée moralité. Elle fait accepter cette vérité et en facilite l'intelligence aux esprits les moins cltivés.
La fable est ordinairement en vers, et c'est pour cela qu'il en sera parlé dans la Poétique. Plusieurs écrivains toutefois ont laissé des fables en prose fort remarquables. On distingue
particulièrement les Fables composée par Fénelon pour le duc de Bourgogne, telles que : le Loup et le jeune Mouton, l'Abeille et la Mouche, les deux Renards, le
Singe, etc.
source = cours abrégé de littérature
MAISON A. MAME ET FILS Vve CH. POUSSIELGUE
IV La Chèvre animal vertébré de la première classe soit : un Mammifère.
1. Les Vertébrés, avons-nous dit, sont les animaux qui ont des os
et du sang rouge
2. Nous savons déjà qu'ils se divisent à leur tour en cinq classes : Mammifères, - Oiseaux, - Reptiles, auxquels on rattache les
Amphibiens, - Poissons.
Mammifères. -
3. Il y a d'abord les Quadrupèdes qui ont généralement le corps couvert de poils. (cheval, chien, lapin, etc.)
Leur sang à une température constante (environ 37°), et ils respirent à l'aide de poumons. Ils sont vivipares, c'est-à-dire qu'ils donnent naissance à des petits tout formés, que les mères
nourrissent d'abord de leur lait, liquide sécrété par les mamelles.
4. Comme ils allaitent leurs petits, on les appelles Mammifères (fig. 16), mot qui veut dire porteurs de mammelles.
La classe des mammifères comprend huit ordres principaux :
1° les bimanes et les quadrumanes, qui ont des ongles;
2° les insectivores, les rongeurs et les carnassiers, qui ont des griffes;
3° les ruminants et les pachydermes, qui marchent sur leurs doigts terminés par des sabots;
Les ruminants sont presque tous d'assez grande taille, il y en a de gigantesques. Leur estomac (fig. 191)se compose de quatre poches : la panse, le bonnet, le feuillet et la
caillette; celle-ci sécrète le suc gastrique; ce qui leur permet la rumination. Les ruminants n'ont pas de canines et les incisives manquent à la mâchoire
supérieure; leurs dents molaires sont aplaties comme celles des chevaux, elles sont très larges et présentent des replis en forme de croisant. Leur mâchoire inférieure, articulée pour se
mouvoir de droite à gauche et d'avant en arrière, agit comme une meule pour broyer les aliments. Ils marchent sur leurs doigts. Leur pied redressé a ses principaux os soudés en un seul, le
canon,(fig. C) et terminé par deux doigts protégés chacun par un sabot corné,(fig. 67) ce qui en fait les meilleurs coureurs de tous les mammifères; enfin la plupart ont des cornes pour se
défendre.
4° les cétacés, qui sont des mammifères aquatiques.
La chèvre est un animal vertébré de la classe des Mammifères.
Les Mammifères ont le sang chaud. La chèvre est un mammifère herbivore, qui mange de l'herbe, du troisième rang : appelé ruminant parce qu'elle rumine,
c'est-à-dire mâche sans paraître avoir rien à manger. On dit : une chèvre rumine. Voici ce qui se passe.
Ces animaux mangent très vite, en mastiquant insuffisamment leurs aliments. Quand ils sont au repos, ils font remonter de leur estomac à leur bouche des pelotes d'herbe
mal mâchée, par le bonnet et ils les broient tranquillement et à loisirs, tout en les imprégnant de salive, pour les digérer plus aisément. Les aliments sont ainsi transformés en
une bouillie épaisse qui passe directement dans le feuillet, puis dans la caillette.
La chèvre porte des cornes sur la tête. Ce sont des espèces d'étuis creux. Sur la bête, ces étuis recouvre une saillie osseuse du front et l'emboîte exactement.
La saillie et l'étui ne tombent jamais. On appelle tous les ruminants qui ont de semblables cornes, les ruminants à cornes
creuses.
Les chèvres sont encore des animaux domestiques. Mais nous avons dans les Alpes et les Pyrénées une espèce de chèvre sauvage, le Bouquetin (fig.78).
La chèvre est la vache du pauvre.
- La chèvre (fig.455) donne son lait et des chevreaux. Elle trouve facilement à se nourrir et mange les
fourrages les plus grossiers. Elle est d'une extrême sobriété; cependant elle est friande de toutes les jeunes pousses; il faut la tenir avec soin éloignée du jardin et de toutes les
plantations.
Les chevreaux ont une chair estimée et leur peau est employée à fabriquer des gants.
En Asie, la chèvre de Cachemire ou du Thibet et la chèvre d' Angora fournissent un poil
ou duvet très estimé.
La chèvre est exposée aux mêmes maladies que le mouton et réclame les mêmes soins.
SOURCE
La deuxième année
d'enseignement scientique
par Paul BERT
Librairie Classique Armand Colin et Cie
1889
LES SCIENCES physiques et naturelles
par J. DUTILLEUL et E. RAMÉ
LIBRAIRIE LAROUSSE
DICTIONNAIRE DES SYMBOLES, DES MYTHES, ET DES LÉGENDES page 134
Nos ancêtres chasseurs du paléolithique supérieur, il y a donc au moins 35 000 ans, semblaient baucoup apprécier la chèvre, mais sans doute plus pour sa chair et son pelage que pour son
lait et le délicieux fromage que l'on en fait. Car ce n'est qu'à partir du VIIè millénaire avant notre ère que sa domestication semble attestée.
Toutefois, en ce qui concerne la symbolique qui se rattache à cet animal réputé pour avoir un caractère irascible et capricieux, adjectif qui partage une étymologie commune avec « chèvre
», il nous faut distinguer la chèvre du bouc et du bélier. Ainsi, elle fut volontiers assimilée à une déesse de la Terre nourricière - cette fois sûrement à cause de son lait -, au pis duquel
les hommes s'abreuvèrent, à l'instar de celui de la vache. Elle est donc plutôt porteuse de symboles bénéfiques, sauf dans le mythe de la Chimère (en grec, chèvre se disait chimaira), cette dernière étant dépeinte comme une créature fantasmagorique à tête de lion, à corps de chèvre et à queue de dragon. Le plus souvent, par elle, on fait
allusion à l'abondance des nourritures de la terre et, par analogie, aux nourritures spirituelles, mais aussi à l'agilité, à la légèreté, à la grâce et à la danse, du fait qu'elle court et
saute de roche en roche, à flanc de montagne.
Lorsqu'une chèvre apparaît dans l'un de vos rêves, c'est pourtant bien son caractère capricieux et imprévisible qui est mis en avant, car les caprices de cet animal sont en rapport avec
les lois de la nature, lesquelles répondent à une logique qui n'est pas celle de l'intellect ni de la raison, mais de l'instinct. Voilà pourquoi elle apparaît souvent quand on a tendance à
privilégier la raison au détriment de l'instinct, ce dernier se manifestant alors à nous sous l'aspect d'une chèvre révélant qu'un événement imprévisible risque de se produire dans notre vie où
que nous allons ou devrions réagir contre toute raison.
15 - LYON - Place Bellecour, Voiture des Chèvres
DU MÊME AUTEUR
LIENS
Wikipédia
Alphonse Daudet
Wikipédia
La chèvre de Monsieur Seguin
Fiche Pédagogique Gallimard
Lettres de mon moulin Edition Flammarion
Bibliographie
Alphonse DAUDET
L'agneau et la chèvre, by Du CERCEAU
DESCRIPTION DU LOUP : l'animal
Le loup est un des animaux dont l'appétit pour la chair est le plus véhément; et quoique avec ce goût il ait reçu de la nature les moyens de le satisfaire, qu'elle lui ait donné des
armes, de la ruse, de l'agilité, de la force, tout ce qui est nécessaire en un mot pour trouver, attaquer, vaincre, saisir et dévorer sa proie, cependant il meurt souvent de faim, parce que
l'homme lui ayant déclaré la guerre, l'ayant même proscrit en mettant sa ête à prix ², le force à fuir, à demeurer dans les bois, où il ne trouve que quelques animaux sauvages qui lui échappent
par la vitesse de leur course, et qu'il ne peut surprendre que par hasard ou par patience, en les attendant longtemps, et souvent en vain, dans le endroits où ils doivent passer. Il est
naturellement grossier et poltron; mais il devient ingénieux par besoin, et hardi par nécessité; pressé par la famine, il brave le danger, vient attaquer les animaux qui sont sous la garde de
l'homme, ceux surtout qu'il peut emporter aisément, comme les agneaux, les petits chiens, les chevreaux, et lorsque cette maraude lui réussit, il revient souvent à la charge, jusqu'à ce
qu'ayant été blessé ou chassé et maltraité par les hommes et les chiens, il se recèle pendant le jour dans son fort, n'en sort que la nuit, parcourt la campagne, rôde autour des habitations,
ravit les animaux abandonnés, vient attaquer les bergeries, gratte et creuse la terre sous les portes, entre furieux, met tout à mort avant de choisir et d'emporter sa proie. Lorsque ces
courses ne lui produisent rien, il retourne au fond des bois, se met en quête, cherche, suit à la piste, chasse, poursuit les animaux sauvages, dans l'espérance qu'un autre loup pourra les
arrêter, les saisir dans leur fuite, et qu'ils en partageront la dépouille. Enfin, lorsque le besoin est extrême, il s'expose à tout, attaque les femmes et les enfants, se jette quelquefois sur
les hommes, devient furieux par ses excès, qui finissent ordinairement par la rage et par la mort...
Le loup est l'ennemi de toute socièté, il ne fait pas même compagnie à ceux de son espèce : lorsqu'on les voit plusieurs ensemble, ce n'est point une socièté de paix, c'est un
attroupement de guerre, qui se fait à grand bruit avec des hurlements affreux, et qui dénote un projet d'attaquer quelque gros animal, comme un cerf, un bœuf, ou de se défaire de quelque
redoutable mâtin. Dès que leur expédition militaire est consommée, ils se séparent et retournent en silence à leur solitude...
Le loup a beaucoup de force, surtout dans les parties antérieures du corps, dans les muscles du cou et de la mâchoire. Il porte avec sa gueule un mouton, sans le laisser toucher à terre,
et court en même temps plus vite que les bergers, en sorte qu'il n'y a que les chiens qui puissent l'atteindre et lui faire lâcher prise. Il mord cruellement, et avec d'autant plus
d'acharnement qu'on lui résiste moins; car il prend des précautions avec les animaux qui peuvent se défendre. Il craint pour lui et ne se bat que par nécessité, et jamais par un mouvement de
courage...
Désagréable en tout, la mine basse, l'aspect sauvage, la voix effrayante, l'odeur insupportable, le naturel pervers, les mœurs féroces, le loup est odieux, nuisible de son vivant, inutile
après sa mort.
SOURCE
(Histoire naturelle : Quadrupèdes; animaux carnasiers.)
LE LOUP dans les fables de Jean de La FONTAINE
Préface des Fables.
Dites à un enfant que Crassus, allant contre les Parthes, s'engagea dans leur pays, sans considérer comment il en sortirait; que cela le fit périr lui et son armée, quelque effort qu'il fît pour se retirer. Dites au même enfant que le renard et le bouc descendirent au fond d'un puits, pour y éteindre leur soif; que le renard en sortit, s'étant servi des épaules et des cornes de son camarade comme d'une échelle; qu'au contraire le bouc y demeura, pour n'avoir pas eu tant de prévoyance; et que par conséquent en toute chose il faut considérer la fin : je demande lequel de ces deux exemples fera le plus d'impression sur cet enfant. Ne s'arrêtera-t-il pas au dernier, comme plus conforme que l'autre à la petitesse de son esprit? Il ne faut pas m'alléguer que les pensées de l'enfance sont d'elles-mêmes assez enfantines, sans y joindre de nouvelles badineries. Ces badineries ne sont telles qu'en apparence; car, dans le fond, elles portent un sens très-solide.
Le Loup et l'Agneau by, Jean de LA FONTAINE
Le Loup et le Chien by, Jean de LA FONTAINE
Le Loup et le Renard by, Jean de LA FONTAINE
Le Loup et les Bergers by, Jean de LA FONTAINE
Le Loup, la Chèvre et le Chevreau by, Jean de LA FONTAINE
Le Loup plaidant contre le Renard par devant le Singe by, Jean de LA FONTAINE
Le Renard, le Loup et le Cheval by, Jean de LA FONTAINE
Les Loups et les Brebis by, Jean de LA FONTAINE
Le loup et la Cigogne by, Jean de LA FONTAINE