Présentation de l'Editeur
Néant
A MA PETITE FILLE
ÉLISABETH FRESNEAU
Chère enfant, je t'offre à toi, charmante, aimée et entourée, l'histoire d'un pauvre garçon un peu imbécile, peu aimé, pauvre et dénué de tout. Compare sa vie à la tienne, et remercie Dieu de la différence.
COMTESSE DE SÉGUR,
née ROSTOPCHINE.
PRÉFACE
L'idée première de ce livre m'a été donnée par un ancien souvenir d'une des plus charmantes et spirituelles bêtises qui aient été jouées sur la scène : la Sœur de Jocrisse ¹. Je me suis permis d'y emprunter deux ou trois paroles ou situations plaisantes, que j'ai développées au profit de mes jeunes lecteurs; la plus importante est l'inimitié de Gribouille contre le perroquet. J'espère que les auteurs me pardonneront ce demi-plagiat; Gribouille et Jocrisse étant jumeaux, mon Gribouille a imité presque involontairement son plaisant et inimitable prédécesseur.
¹ La Sœur de Jocrisse, par MM. Duvart et Lausanne.
COMTESSE DE SÉGUR,
née ROSTOPCHINE.
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : La sœur de Gribouille
Auteur : Comtesse de SÉGUR
Edition : LIBRAIRIE HACHETTE
ILLUSTRATIONS DE F. LORIOUX
noir & blanc pleine page annotées.
GRIBOUILLE COLLAIT LES PAGES DE SON CATÉCHISME . p. 7
ROSE REÇUT SUR LA TÊTE UN SCEAU D'EAU GRASSE. p. 43
M. ET Mme DELMIS SE RENDIRENT CHEZ CAROLINE. p. 71
GRIBOUILLE TOMBA A GENOUX DEVANT LE BRIGADIER. p. 91
GRIBOUILLE FICELA LE BEC DU PERROQUET. p. 113
NANON, LA BONNE DU CURÉ. p. 159
MICHEL, SUIVAIT GRIBOUILLE. p. 181
GRIBOUILLE EMBRASSA SA SœUR. p. 193
Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays.
Copyright by Librairie Hachette, 1930.
Reliure : Relié sur papier fort illustrée couleurs recto.
IMP. DE MATEIS - PARIS
Nombre de pages : 252 TABLE DES MATIÈRES : OUI
Poids : 215 grammes Format : 125 x 175 x 16 mm
I.S.B.N : NON Code Barre = EAN : NON
Livre épuisé chez l' Editeur
EXTRAIT La sœur de Gribouille by Comtesse de SÉGUR page 90
ROSE
Il faut absolument que j'aie du pain; j'ai trop faim; je n'y tiens plus. Gribouille, je t'en prie, va me chercher du pain, je meurs. »
Les dents de Gribouille claquaient, ses genoux tremblaient; mais, touché des souffrances de son ancienne ennemie, il se dirigea vers la porte, tira le loquet, ouvrit, et se trouva nez à nez avec un gendarme. « Ah! » cria Gribouille; et il tomba à quatre pattes sur le seuil.
LE BRIGADIER
Eh bien! pourquoi cette terreur? On craint le gendarme: mauvais signe... Lève le nez, mon garçon, que je te reconnaisse. »
Gribouille ne bougeant pas, le brigadier le releva de force.
LE BRIGADIER
Tiens! Gribouille! c'est toi, mon pauvre garçon! Pourquoi as-tu peur de moi aujourd'hui? Nous sommes de vieux amis pourtant. Et que faisais-tu enfermé dans cette grange? Tu n'étais pas seul peut-être? »
Et le brigadier, laissant Gribouille, voulut pénétrer dans la grange.
« N'entrez pas! n'entrez pas! cria Gribouille en lui barrant le passage. De grâce! brigadier, n'entrez pas! »
En voyant ses efforts inutiles, il cria : « Ayez pitié d'une pauvre fille à moitié morte de faim.
LE BRIGADIER
Une pauvre fille! morte de faim! De quelle fille parles-tu? Où vas-tu chercher que je poursuis quelqu'un?
GRIBOUILLE
Comment, vous ne cherchez pas Rose, l'ancienne servante de M. le maire?
LE BRIGADIER
Rose? Est-ce qu'il faut l'arrêter? Sais-tu poyrquoi? ce qu'elle a fait?
GRIBOUILLE
Je ne sais rien, moi; je croyais que vous étiez avec ces messieurs les gendarmes qui se sont assis sur le seuil de la porte; ils parlaient d'arrêter Rose et ils sont allés chercher M. le curé.
LE BRIGADIER
Non, j'ai été absent pour le service; en rentrant je passais pour faire ma tournée, quand je me suis trouvé nez à nez avec toi; mais, d'après ce que tu dis, je vois que mes camarades ont ordre d'arrêter Rose, qu'elle est cachée par ici dans la grange, et que tu veux m'empêcher de la prendre. Mais le devoir avant tout. »
En disant ces mots, le brigadier entra dans la grange et commença ses recherches. Pendant qu'il fouillait parmi des tonneaux vides, Gribouille courut s'adosser au tas de foin derrière lequel s'était blottie Rose. Le gendarme, ne trouvant rien du côté où il avait commencé ses recherches, se retourna, et, voyant l'air inquiet de Gribouille, il s'avança vers lui.
« Elle est ici; voyons, ôte-toi de là, que je prenne mon gibier. »
Gribouille refusant de se déplacer, le gendarme le prit par le bras, le fit tourner comme une toupie, et, déplaçant les bottes de foin, il fut très surpris de ne voir personne.
LE BRIGADIER
C'est singulier, j'aurais juré qu'elle était ici.
GRIBOUILLE, battant des mains
Elle est partie! elle est sauvée! tant mieux. Mais par où est-elle passée?
LE BRIGADIER
Elle était donc réellement ici, cachée derrière ce foin?
GRIBOUILLE
Mais oui, elle y était. Par où a-t-elle pu se sauver, puisque nous étions à la porte?
LE BRIGADIER
Ah çà! mais tu es donc son complice, puisque tu aidais à la cacher?
GRIBOUILLE
Je l'ai trouvée à la porte tout comme vous m'avez trouvé; quand elle a entendu marcher, elle s'est resauvée dans la grange, me tirant après elle, et, avant que je fusse revenu de ma surprise, nous avons entendu vos camarades s'asseoir à la porte, causer de Rose; ils riaient, puis ils sont partis; alors Rose m'a prié de lui chercher du pain; et comme j'y allais, car, vrai, elle me faisait pitié, je me suis cogné contre vous et j'ai eu peur : voilà tout... Mais où est-elle? je ne vois ni porte ni fenêtre.
LE BRIGADIER
Ecoute; allons chez M. le curé, nous y trouverons mes camarades, et je verrai si tu m'as fait un conte.
GRIBOUILLE
Allons; j'y allais tout justement pour une commission de ma sœur. »
Ils sortirent. Le brigadier poussa la porte sans la fermer entièrement.
« Gribouille, dit-il très bas, va seul chez le curé, je suis fatigué; j'attends ici mes camarades : dis-le-leur. »
Gribouille partit sans méfiance; il trouva le curé tout seul, et lui demzanda où étaient les gendarmes.
LE CURÉ
Je n'ai pas vu de gendarmes, mon ami. Qu'as-tu affaire de gendarmes, toi?
GRIBOUILLE
Ce n'est pas moi, monsieur le curé, c'est le brigadier qui est dans la ruelle de la grange et qui les demande.
LE CURÉ
Ils ne sont toujours pas chez moi. Et c'est pour cela que tu venais?
GRIBOUILLE
Non, monsieur le curé, ça c'est par occasion une commission en passant. C'est Caroline qui m'envoie pour vous raconter ce qui est arrivé. »
Gribouille fit au curé le récit des derniers événements. Le curé approuva tout ce qu'avait fait Caroline, et dit à Gribouille qu'il était très content de les savoir chez M. Delmis.
» Et chez madame, dit Gribouille en souriant avec malice.
LE CURÉ, hésitant
Et... chez madame aussi! Pourquoi fais-tu une différence entre monsieur et madame?
GRIBOUILLE, se grattant la tête
Parce que..., c'est que... Tenez, monsieur le curé, je ne sais pas m'expliquer, mais... ce n'est pas la même chose. Mme Delmis, voyez-vous... je crois qu'il faudrait la flatter, lui faire des chatteries... et cela ne me va pas... Elle a des robes, des robees!... Si vous voyez ses robes, vous verriez bien que ce n'est pas comme monsieur.
Reproduction interdite
COUVERTURES année 1933
IMPRIMERIE
HACHETTE
9, rue Stanislas.
4-33. PARIS
COUVERTURES année 1935
IMPRIMERIE
HACHETTE
9, rue Stanislas.
4-35. PARIS
ANNEXE
La sœur de Gribouille by Comtesse de SÉGUR
Editeur : Hachette (1930)
A.S.I.N : B0000DQAN5
LIENS UTILES
Wikipédia
La sœur de Gribouille
Wikipédia
Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur
Forum Livres Enfants
Comtesse de Ségur et ses œuvres