
Présentation de l'Editeur
Néant
A SIMONE
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : Climats
Auteur : André MAUROIS
DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
Edition : COLLECTION POURPRE
- Dépôt légal 108
Imprimé en France
BRODARD & TAUPIN
Paris-Coulommiers
297 - 4 - 14791.
Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays.
Copyright by André Maurois, 1928.
Reliure : Reliée sur cartonnage
Nombre de pages : 250 TABLE DES MATIÈRES : OUI
Livre épuisé chez l'Editeur
Poids : 195 grammes Format : 115 x 170 mm
I.S.B.N : NON Code Barre = EAN : NON
EXTRAIT Climats, by André MAUROIS page : 12

Vous souvenez-vous qu'un soir, en revenant de Saint-Germain, je vous ai décrit Gandumas. C'est un pays beau et triste. Un torrent traverse nos usines, construites au fond d'une gorge assez sauvage. Notre maison, petit château du WVIè siècle comme on en trouve beaucoup en Limousin, domine une lande de bruyères. Très jeune j'ai éprouvé un sentiment d'orgueil en comprenant que j'étais un Marcenat et que notre famille régnait sur ce canton. De la minuscule fabrique de papier qui pour mon grand-père maternel n'avait été qu'un laboratoire, mon père avait fait une vaste usine. Il avait racheté les métairies et transformé Gandumas, avant lui presque en friche, en un domaine modèle. Pendant toute mon enfance, je vis construire des bâtiments et s'allonger le long du torrent le grand hangar de la pâte à papier.
La famille de ma mère était limousine. Mon arrière-grand-père, notaire, avait acheté le château de Gandumas quand on l'avait vendu comme bien national. Mon père, ingénieur lorrain, n'était dans le pays que depuis son mariage. Il y avait fait venir un de ses frères, mon oncle Pierre, qui habitait Chardeuil, le village voisin. Le dimanche, quand il ne pleuvait pas, nos deux familles se donnaient rendez-vous aux étangs de Saint-Yrieix. Nous y allions en voiture. J'étais assis, en face de mes parents, sur un strapontin étroit et dur. Le trot monotone du cheval m'endormait; je regardais pour me distraire son ombre qui, sur les murs des villages ou sur les talus des routes, se pliait, avançait, nous dépassait, puis, au tournant, se reformait derrière nous. De temps à autre une odeur de crottin qui reste dans mon esprit, comme le son des cloches, liée à l'idée du dimanche, nous enveloppait comme un nuage, et de grosses mouches venaient se poser sur moi. Je haïssais les côtes plus que tout; alors le cheval se mettait au pas et la voiture montait avec une insupportable lenteur tandis que le vieux cocher Thomasson faisait claquer sa langue et son fouet.
Reproduction interdite
CITATION
ALAIN.
ANNEXE
Climats, by MAUROIS
Editeur : pourpre
A.S.I.N : B0000DMGKW
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LIENS
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André MAUROIS