9 septembre 2010
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Présentation de l'Editeur
Lui est député. Elle, c'est Creezy. La Creezy des affiches. La Creezy que, dans la rue, tout le monde reconnaît mais dont personne ne
connaît le nom. La Creezy dont l'image, sur les palissades, invite à acheter des appareils électroménagers ou à partir en croisière. Mais qui est Creezy? Quel est le secret de Creezy?
Entre les deux, entre ce député et cette vedette anonyme, va se nouer un amour à leur image, un amour furieux, impatient. Elle va y apporter toute sa rage de vivre et aussi tout ce qu'elle peut donner de tendresse. Cela ne suffira pas pour le sauver cet amour. Créature de l'instant, portée par l'écume, Creezy est aussi quelqu'un qui, d'une certaine manière, a perdu son âme, dont l'âme a été dispersée par les flashes des photographes, dont l'âme a éété rongée par sa vie.
Dans ce livre sauvage, haletant, où les phrases sont autant de cris, où l'amour oscille sans cesse entre le plaisir et la férocité, Félicien Marceau a su non seulement dresser devant nous un personnage dans lequel se résume notre temps mais aussi il a su définir le monde où nous sommes, le monde tel qu'il est en train de devenir.
Titre : Creezy
Auteur : Félicien MARCEAU
Edition : GALLIMARD nrf
roman
Dépôt légal : 4è trimestre 1969.
N° d'édition : 14753.
Cet ouvrage
a été achevé d'imprimer
sur les presses de l' imprimerie Floch
à Mayenne le 25 novembre 1969.
Imprimé en France
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation
résevés pour tous les pays, y compris l'U. R. S. S.
© Éditions Gallimard 1969.
Reliure : Relié sur carton souple à double volets.
Nombre de pages : 197 TABLE DES MATIÈRES : NON
Poids : 215 grammes Format : 120 x 185 mm
I.S.B.N : NON Code Barre = EAN : NON
Editeur : Gallimard nrf, (1959)
A.S.I.N : B00392TXGS
www.amazon.fr/http%3A%2F%2Fwww.assoc-amazon.fr%2Fe%2Fir%3Ft%3Dcf0f-21%26l%3Das2%26o%3D8%26a%3DB00392TXGS)
Je dis :
- Bonjour, Neige.
Neige a déjà souri. Elle ne sourit plus. Nous restons là un moment, à attendre on ne sait pas quoi. Creezy qui me regarde. Neige impassible. Moi, je flotte. Cela m'arrive parfois. Des moments où mon attention se défait, où il me faut faire un effort pour savoir à quoi je pense. Comme si, tous les trois, nous étions absents. Comme si, dans cette entrée, lieu vague, nous nous demandions de quel côté tout cala va basculer. Enfin, Creezy va vers la grande pièce. Je la suis. Elle porte aujourd'hui un pantalon orange, un pull-over à col roulé, tilleul, une ceinture d'or, à plusieurs chaînes. J'ai dit que cet appartement était comme l'aéroport. Il est comme l'aéroport. Aussi nu, aussi vide et même, d'une certaine manière, aussi vaste. Tout le fond est occupé par l'immense verrière. Un battant au milieu est ouvert. Au-delà, il y a une terrasse. Ce living (c'est un mot qui m'agace, je n'en ai pas d'autre, Creezy l'appelle son foutoir, ce n'est pas une solution), ce living donc occupe deux étages, ce qui explique la disposiion particulière des fenêtres que j'ai déjà signalées, les fenêtres plus petites correspondant à des pièces de hauteur moindre, la cuisine, la salle de bains. En face de la verrière, un escalier d'acier conduit à une galerie qui forme une autre pièce, au-dessus de l'entrée. Dans ce living, il y a une table, fixée au mur par son côté le plus étroit, qui peut se relever contre le mur, qui est relevée en ce moment et au verso de laquelle est collée une énorme photographie de Creezy, une photo brutale, coupée au-dessus des yeux et au ras du menton, grise et noire, grumeleuse, une photo d'ogresse. Puis il y a un appareil de télévision, un électrophone, un divan long et étroit, une lampe ou plutôt un appareil d'éclairage, comportant une armature métallique et des tubes blancs braqués dans diverses directions. Enfin, dans un coin, en tas, des disques, des annuaires, des enveloppes, des valises. La moquette est ardoise. Les murs, jaune citron. Sur le mur de droite, l'affiche de la machine à laver; à gauche l'affiche des Bahamas, Creezy faisant du ski nautique, bondissant dans l'écumes; au fond, Creezy en bermudas banane sur fond de bungalows relaxe, visitez les Comores. Creezy est devant l'affiche des Bahamas. On dirait que c'est son ombre qui est projetée derrière elle, son ombre démesurée, comme sous l'effet d'un projecteur, non, son ombre, ce n'est pas assez dire, on dirait que c'est elle-même qui est projetée là, arrachée à elle-même, volée d'elle-même, devenue cette géante qui fonce sur nous dans un ciel traversé d'oriflammes............
Wikipédia
Félicien MARCEAU
Entre les deux, entre ce député et cette vedette anonyme, va se nouer un amour à leur image, un amour furieux, impatient. Elle va y apporter toute sa rage de vivre et aussi tout ce qu'elle peut donner de tendresse. Cela ne suffira pas pour le sauver cet amour. Créature de l'instant, portée par l'écume, Creezy est aussi quelqu'un qui, d'une certaine manière, a perdu son âme, dont l'âme a été dispersée par les flashes des photographes, dont l'âme a éété rongée par sa vie.
Dans ce livre sauvage, haletant, où les phrases sont autant de cris, où l'amour oscille sans cesse entre le plaisir et la férocité, Félicien Marceau a su non seulement dresser devant nous un personnage dans lequel se résume notre temps mais aussi il a su définir le monde où nous sommes, le monde tel qu'il est en train de devenir.
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : Creezy
Auteur : Félicien MARCEAU
Edition : GALLIMARD nrf
roman
Dépôt légal : 4è trimestre 1969.
N° d'édition : 14753.
Cet ouvrage
a été achevé d'imprimer
sur les presses de l' imprimerie Floch
à Mayenne le 25 novembre 1969.
Imprimé en France
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation
résevés pour tous les pays, y compris l'U. R. S. S.
© Éditions Gallimard 1969.
Reliure : Relié sur carton souple à double volets.
Nombre de pages : 197 TABLE DES MATIÈRES : NON
Poids : 215 grammes Format : 120 x 185 mm
I.S.B.N : NON Code Barre = EAN : NON
EDITION ORIGINALE
Il a été tiré de l'édition originale de cet ouvrage cinquante exemplaires sur vélin pur fil Lafuma-Navarre numérotés de 1 à 50.
ANNEXE
Editeur : Gallimard nrf, (1959)
A.S.I.N : B00392TXGS
www.amazon.fr
ŒUVRES DE FÉLICIEN MARCEAU
-
Romans-Récits
- CAPRI PETITE ILE
- L'HOMME DU ROI.
- BERGÈRE LÉGÈRE.
- CHAIR ET CUIR
- CHASSENEUIL.
- LES ÉLANS DU CŒUR
- LES BELLES NATURES
- LES ANNÉES COURTES
-
Théâtre
- L'ŒUF.
- LA BONNE SOUPE.
- LES CAILLOUX
- THÉATRE I (Caterina, La Bonne Soupe, La Preuve par quatre).
- THÉATRE II (L'Œuf, L'Étouffe-chrétien, La Mort de Néron, Madame Princesse).
- UN JOUR J'AI RENCONTRÉ LA VÉRITÉ.
-
Essais
- CASANOVA OU L'ANTI-DON JUAN.
- BALZAC ET SON MONDE.
-
Chez d'autres éditeurs
- EN DE SECRÈTES NOCES.
EXTRAIT Creezy by, Félicien MARCEAU page 29
Je dis :
- Bonjour, Neige.
Neige a déjà souri. Elle ne sourit plus. Nous restons là un moment, à attendre on ne sait pas quoi. Creezy qui me regarde. Neige impassible. Moi, je flotte. Cela m'arrive parfois. Des moments où mon attention se défait, où il me faut faire un effort pour savoir à quoi je pense. Comme si, tous les trois, nous étions absents. Comme si, dans cette entrée, lieu vague, nous nous demandions de quel côté tout cala va basculer. Enfin, Creezy va vers la grande pièce. Je la suis. Elle porte aujourd'hui un pantalon orange, un pull-over à col roulé, tilleul, une ceinture d'or, à plusieurs chaînes. J'ai dit que cet appartement était comme l'aéroport. Il est comme l'aéroport. Aussi nu, aussi vide et même, d'une certaine manière, aussi vaste. Tout le fond est occupé par l'immense verrière. Un battant au milieu est ouvert. Au-delà, il y a une terrasse. Ce living (c'est un mot qui m'agace, je n'en ai pas d'autre, Creezy l'appelle son foutoir, ce n'est pas une solution), ce living donc occupe deux étages, ce qui explique la disposiion particulière des fenêtres que j'ai déjà signalées, les fenêtres plus petites correspondant à des pièces de hauteur moindre, la cuisine, la salle de bains. En face de la verrière, un escalier d'acier conduit à une galerie qui forme une autre pièce, au-dessus de l'entrée. Dans ce living, il y a une table, fixée au mur par son côté le plus étroit, qui peut se relever contre le mur, qui est relevée en ce moment et au verso de laquelle est collée une énorme photographie de Creezy, une photo brutale, coupée au-dessus des yeux et au ras du menton, grise et noire, grumeleuse, une photo d'ogresse. Puis il y a un appareil de télévision, un électrophone, un divan long et étroit, une lampe ou plutôt un appareil d'éclairage, comportant une armature métallique et des tubes blancs braqués dans diverses directions. Enfin, dans un coin, en tas, des disques, des annuaires, des enveloppes, des valises. La moquette est ardoise. Les murs, jaune citron. Sur le mur de droite, l'affiche de la machine à laver; à gauche l'affiche des Bahamas, Creezy faisant du ski nautique, bondissant dans l'écumes; au fond, Creezy en bermudas banane sur fond de bungalows relaxe, visitez les Comores. Creezy est devant l'affiche des Bahamas. On dirait que c'est son ombre qui est projetée derrière elle, son ombre démesurée, comme sous l'effet d'un projecteur, non, son ombre, ce n'est pas assez dire, on dirait que c'est elle-même qui est projetée là, arrachée à elle-même, volée d'elle-même, devenue cette géante qui fonce sur nous dans un ciel traversé d'oriflammes............
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Félicien MARCEAU