
Présentation de l'Editeur
A LA MÉMOIRE
DU COLONEL PIERRE BARGONE
ET SA VEUVE
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : L'homme qui assassina
Auteur : Claude FARRÈRE
DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
Edition : CALMANN-LÉVY
Collection : pourpre
- Dépal légal 104 -
Imprimé en France
BRODARD TAUPIN
Coulommiers (France)
-6765-3-1948-
Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays.
Copyright Librairie Flammaion, éditeur.
Reliure : Reliure élégante et solide en simili-cuir pourpre avec titre doré au dos.
Couvre-livre
Nombre de pages : 247 TABLE DES MATIÈRES : NON
Livre épuisé chez l'Editeur
Poids : 195 grammes Format : 115 x 255 mm
I.S.B.N : NON Code Barre = EAN : NON
EXTRAIT L'homme qui assassina, by ClaudeFARRÈRE page : 3

Une histoire vieille de douze ans : - mon premier voyage à Constantinople, à bord de cette Feuille de Rose, démolie aujourd'hui depuis des années. Nous avions passé huit jours devant Stamboul. Et, la veille du départ, d'Épernon, en grand mystère, avait faufilé à bord une sorte de mendiant merveilleusement déguisé. C'était Mehmed bey, sur qui Sa Majesté venait de jeter l'œil de la défaveur, et qui jugeait prudent de s'absenter de Turquie, - Mehmed bey, que je retrouve largement rentré en grâce, pacha, maréchal et grand-maître de la police secrète! Comique.
Au fait, il a peu changé, et j'ai fini par le reconnaître tant bien que mal. Ils ne courent pas les rues, d'ailleurs, les soldats de son espèce, hauts comme des lances, forts et souples comme des tigres, et vous dardant toujours au milieu des prunelles leurs diables d'yeux étincelants. Avec cela, le front tcherkess, large et bombé comme une cuirasse, et une fière broussaille de cheveux bouclés, à peine grisonnants. Il n'a pas cinquante ans, ce maréchal. Et ce n'est pas seulement un homme de cour. En 1877, il servait dans les housards et, à Plewna, il a bel et bien eu quatre chevaux tués sous lui. D'Épernon m'avait conté ça...
Et le voilà chef d'espions. Drôle de pays!
Nous étions dans l'embrasure d'une fenêtre. Familièrement, Mehmed pacha appuya son bras sur mes épaules et me pencha au-dehors. Dans l'avenue défilaient les zouaves arabes, rouges et verts :
"Allez, dites-le! Cela vous chiffonne de me retrouver chef du cabinet politique... Si, si! et c'est tellement naturel... Vous autres, Français, vous n'aimez pas les espions. Pourtant, vous-même, hein? attaché militaire?... espion déguisé, il n'y a pas à dire non. Mais écoutez ceci, monsieur le colonel : les soldats peuvent être espions, en France comme en Turquie, et rester honorables, à cause de leur uniforme qui les signale de loin à l'ennemi, à tous les ennemis. Avec votre dolman bleu de ciel, vous ne nous prenez pas en traître; et moi non plus : du plus loin qu'on voit mon cheval, on sait que je suis Mehmed pacha. Maintenant, il faut que je vous quitte; Sa Majesté va sortir d'Yildiz, et je dois être à la portière du landau. Mais au revoir."
CITATION
PIERRE LOTI.
ANNEXE
L'homme qui assassina by, Claude FARRERE
Editeur : Calmann-Lévy, collection pourpre (1 janvier 1948)
A.S.I.N : B00358V2D8
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LIENS
Wikipédia
Claude FARRÈRE