Présentation de l'Editeur
Mathilde et son mari ont été laissés par la guerre et l'exode dans un village au cœur de la campagne limousine. Ils y restent à la fois séduits et
enlisés. Un autre « replié », Ludovic, vit non loin d'eux, et comme eux il se perd dans cette solitude terrienne qui ramène sans cesse l'âme à son angoisse.
Épris d'une jeune paysanne inaccessible, Ludovic tente inconsciemment de « transporter l'amour vrai dans l'amour faux ». Il cède à l'attirance sensuelle de Mathilde. Celle-ci aime son
mari. Pourtant, elle s'abandonne, poussée par une inquiétude sensuelle qu'exaspère le sentiment de la mort partout présente ici, dans la luxuriance de l'été comme dans la stérilité de l'hiver.
L'impitoyable vérité de la nature contraint les amants à reconnaître leur mensonge.
Cela n'est que l'enveloppe du drame. Son contenu - inexprimable, et que Jean Blanzat oblige pourtant d'affleurer en tissant autour des personnages et des paysages une espèce d'incantation
- c'est l'horreur dont souffre la créature passagère confrontée à la vie de la nature et consciente d'en être exclue.
Cette durée, cette autre vie qui emporte la nôtre en lui restant indifférente, une rivière - réelle - les personnifie : La Gartempe, où tout se reflète et
se mesure à l'éternité.
A François Mauriac
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : La Gartempe
Auteur : Jean BLANZAT
Edition : GALLIMARD nrf
5, rue Sébastien-Bottin, Paris VIIè
7è édition
roman
ACHEVÉ D'IMPRIMER SUR LES PRESSES
DE L'IMPRIMERIE MODERNE, 177, AVENUE
PIERRE-BROSSOLETTE, A MONTROUGE
(SEINE), LE DIX-HUIT JANVIER MIL NEUF
CENT CINQUANTE-SEPT.
Dépôt légal : 1er trimestre 1967
N° d'édition : 5618 - N° d'impression : 3748
Imprimé en France.
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation
réservés pour tous les pays, y compris la Russie.
© 1957, Librairie Gallimard.
Reliure : Relié sur carton souple.
Nombre de pages : 267 TABLE DES MATIÈRES : NON
Poids : 195 grammes Format : 120 x 185 mm
I.S.B.N :
Code Barre =
EAN : NON
Valeur sur le Web selon état Juin 2013 de 1Euro 80 à 2Euros 90
EXTRAIT La Gartempe, by Jean BLANZAT page 66
C'est par un chemin, boueux par places, rocailleux à d'autres, entre les haies mortes, que Mathilde, Henri et Ludovic descendaient vers la
Gartempe. Tournant le dos au village, ils semblaient un moment perdus dans la combe. Le bruit humide de leurs pas et de leurs rares paroles se heurtait, tout près d'eux, au silence contre lequel
il semblait se briser et se détruire. l'étude le choix de celle qu'on y accouplerait.
Chaque arbre, chaque buisson rayonnait d'une présence rousse, bleuâtre ou presque mauve qui éclairait les nappes errantes de la brume. Un songe recueilli, patient remplissait la campagne.
Lentement il imprégnait l'esprit, absorbait les pensées et les promeneurs, peu à peu, sentaient se perdre le sentiment de leur propre existence. comme pour se tenir éveillés, ils étaient
attentifs à de menus incidents, au cri peureux des merles qui s'enfuyaient à leur approche, au départ des corbeaux luisants, gras, qui se détachaient lourdement des blés en herbe et dessinaient,
un moment, sur le fond plombé du ciel, la ligne saccadée de leur vol.
A mi-côte, par certaines échancrures des haies, la Gartempe apparaissait, comme un simple fil de laine bleu, étiré au pied des peupliers ou, par places, comme une brisure tombée du ciel.
Puis, tandis que leurs regards et leurs pensées se tendaient vers elle, la rivière disparaissait à nouveau. La rumeur d'une écluse, masquée ou non par les mouvements du sol, naissait et
s'effaçait dans le silence. Et, tout à coup, à quelques dizaines de mètres, invisible encore derrière les genêts et les ajoncs d'un pacage, ils entendaient la rivière. C'était un bruit ras et
sournois comme le chuchotement lointain d'une foule. Ils avançaient curieusement émus et, soudain, la Gartempe était là.
COUVERTURES
ANNEXE
La Gartempe, by Jean BLANZAT
Editeur : Gallimard (1957)
A.S.I.N : B0000DL57G
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DU MÊME AUTEUR
ENFANCE.
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SEPTEMBRE
L'ORAGE DU MATIN.
LIENS
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Jean BLANZAT