Présentation de l'Editeur
Néant
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : La Peau de Chagrin
Le Curé de Tours et
Le Colonel Chabert
Auteur : Honoré de BALZAC
Edition : Nelson, Éditeurs
Paris
189, rue Saint-Jacques
Londres, Édimbourg et New-York
Introduction par Henri Mazel
IMPRIMERIE NELSON, ÉDIMBOURG, ÉCOSSE
PRINTED IN GREAT BRITAIN
Reliure : Relié sur cartonnage pleine toile
Nombre de pages : 551 TABLE DES MATIÈRES : OUI
Poids : 290 grammes Format : 110 x 160 mm
I. S. B. N : NON Code Barre = EAN : NON
INTRODUCTION Henri MAZEL
IL est probable que le XIXè siècle dira : Balzac, comme le XVIIIè dit Voltaire, et le XVIIè Bossuet.
Non peut-être que ces noms soient les seuls ou les plus grands de leur temps, mais ils en son les plus compréhensifs et représentatifs. Bossuet assurément n'a ni la pénétration douloureuse
de Pascal, ni le charme élégiaque de Racine, ni la verve passionnée de Saint-Simon, et pourtant, mieux qu'eux, il personnifie le siècle de LouisXIV dans sa vie intellectuelle totale et jusque
dans sa politique intérieure et extérieure.
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On trouve tout chez Balzac, une esthétique, une éthique, une politique, une métaphysique, une religion, une sociologie, une philosophie de l'histoire. Comment n'a-t-on pas fait encore,
avec des fragments qu'il serait si facile de ranger par ordre alphabétique, un Dictionnaire philosophique ou un Pour causer de
tout où l'on trouverait la somme moralopolitique du XIXè siècle? M. Marcel Berrère, qui a donné un d'ailleurs très utile résumé de l' Œuvre de Balzac,
aurait dû de préférence s'attacher à une synthèse de ce genre : quelqu'intéressante que soit l'analyse d'événements imaginaires, l'appréciation des jugements et des théories d'une époque réelle
l'est davantage encore.
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D'ailleurs le livre ne vaut pas seulement par ceci, ni même par la poignante description des derniers mois de Raphaël de Valentin, il a, lui aussi, son mérite de peinture de mœurs vivantes et
grouillantes, telle l'orgie chez le banquier Taillefer. Le mot fameux : "Et Victor Hugo? - c'est un grand homme, n'en parlons plus," est resté, et méritait de rester, plus, à vrai dire, que
certaines reparties bien artificielles d'Aquilina et d'Euphrasia. Tel quel, avec son côté mystérieux et l'impression de terreur angoissante qu'il donne, peut-être, et plus que les trois autres,
ce roman plaira-t-il au lecteur qui l'ignore encore. Cela importe peu, puisque le principal est d'admirer Balzac, et que dans la maison du Père du roman il y a, aussi, beaucoup d'habitations
diverses, multæ sunt mansionnes...
HENRI MAZEL.
EXTRAIT Le Curé de Tours, by Honoré de BALZAC page 402
Or, il est impossible à une personne perpétuellement en guerre avec elle, ou en contradiction avec la vie, de laisser les autres en paix, et de ne
pas envier leur bonheur. Ce monde d'idées tristes était tout entier dans les yeux gris et ternes de mademoiselle Gamard; et le large cercle noir par lequel ils étaient bordés, accusait les longs
combats de sa vie solitaire. Toutes les rides de son visage étaient droites. La charpente de son front, de sa tête et de ses joues avait les caractères de la rigidité; de la sécheresse. Elle
laissait pousser, sans aucun souci, les polis jadis bruns de quelques signes parsemés sur son menton. Ses lèvres minces couvraient à peine des dents trop longues qui ne manquaient pas de
blancheur. Brune, ses cheveux jadis noirs avaient été blanchis par d'affreuses migraines. Cet accident la contraignait à porter un tour; mais ne sachant pas le mettre de manière à en dissimuler
la naissance, il existait souvent de légers interstices entre le bord de son bonnet et le cordon noir qui soutenait cette demi-perruque assez mal bouclée. Sa robe, de taffetas en été, de mérinos
en hiver, mais toujours de couleur carmélite, serrait un peu trop sa taille disgracieuse et ses bras maigres. Sans cesse rabattue, sa collerette laissait voir un cou dont la peau rougeâtre était
aussi artistement rayée que peut l'être une feuille de chêne vue dans la lumière. Son origine expliquait assez bien les malheurs de sa conformation. Elle était fille d'un marchand de bois, espèce
de paysan pervenu. A dix-huit ans, elle avait pu être fraîche et grasse, mais il ne lui restait aucune trace ni de la blancheur de teint ni des jolies couleurs qu'elle se vantait d'avoir eues.
Les tons de sa chair avaient contracté la teinte blafarde assez commune chez les dévotes. Son nez aquilin était celui de tous les traits de sa figure qui contribuait le plus à exprimer le
despotisme de ses idées, de même que la forme plate de son front trahissait l'étroitesse de son esprit.
Reproduction interdite
ANNEXE
La Peau de Chagrin, etc, by Honoré de BALZAC
Editeur : Paris, Nelson Éditeurs 1930
Collection : Nelson
A.S.I.N : B0000DNZBO
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LIENS
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Honoré de BALZAC
Œuvres de
Honoré de BALZAC