
Présentation de l'Editeur
Néant
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : Le mystère FRONTENAC
Auteur : François MAURIAC
DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
Edition : BERNARD GRASSET
Collection : POURPRE
1er dépôt 1er trim 1933
Imprimé en France
BRODARD & TAUPIN
Paris-Coulommiers
- 8177 - 3 - 1951 -
Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays, y compris la Russie.
Copyright by Éditions Bernard Grasset, 1933.
Reliure : Reliure élégante et solide en simili-cuir pourpre avec titre doré au dos.
Nombre de pages : 253 TABLE DES MATIÈRES : NON
Livre épuisé chez l'Editeur
Poids : 200 grammes Format : 115 x 170 mm
I.S.B.N : NON Code Barre = EAN : NON
EXTRAIT Le mystère FRONTENAC, by François MAURIAC page : 17

A deux kilomètres de la petite ville, sur la route nationale, aux abords de Pr eignac, la voiture franchissait un portail et Xavier reconnaissait l'amertume des vieux buis. Deux pavillons, construits par l'arrière-grand-père, déshonoraient cette chartreuse du XVIIIè siècle où, plusieurs générations de Frontenac avaient vécu. Il gravissait le perron arrondi, ses pas résonnaient sur les dalles, il reniflait l'odeur que l'humidité de l'hiver dégage des anciennes cretonnes. Bien que ses parents eussent à peine survécu à leur fils aîné, la maison était demeurée ouverte. Le jardinier occupait toujours l'un des logements du jardin. Un cocher, une cuisinière, une femme de chambre demeuraient au service de tante Félicia, sœur cadette du père Frontenac, idiote depuis sa naissance (le médecin s'était, disait-on, servi du forceps avec trop de vigueur). Xavier se mettait d'abord en quête de sa tante qui, à la belle saison, tournait sous la marquise, et l'hiver somnolait au coin du feu de la cuisine. Il ne s'effrayait ni des yeux révulsés dont n'apparaissait que le blanc veinulé, entre les paupières en sang, ni de la bouche tordue, ni, autour du menton, de l'étrange barbe adolescente. Il la baisait au front avec un tendre respect, car ce monstre s'appelait Félicia Frontenac. C'était une Frontenac, la propre sœur de son père, la survivante. Et quand sonnait la cloche pour le dîner, il allait vers l'idiote, et, lui ayant pris le bras, la conduisait à la salle à manger, l'installait en face de lui, nouait autour de son cou une serviette. Voyait-il la nourriture qui retombait de cette bouche horrible? Entendait-il ces éructations? Le repas achevé, il l'emmenait avec le même cérémonial et la remettait entre les mains de la vieille Jeannette.
Reproduction interdite
CITATION
Mon destin s'est formé dans l'épaisseur des bois.
J'ai grandi, recouvert d'une chaleur sauvage,
Et le vent qui rompait le tissu de l'ombrage
Me découvrit le ciel pour la première fois.
Les faveurs de nos dieux m'ont touché dès l'enfance;
Mes plus jeunes regards ont aimé les forêts,
Et mes plus jeunes pas ont suivi le silence
Qui m'entraînait bien loin dans l'ombre et les secrets.
MAURICE DE GUÉRIN.
ANNEXE
Le mystère FRONTENAC, by François MAUROIS
Editeur : Bernard Grasset, Collection : pourpre
A.S.I.N : B003X7BKJ2
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LIENS
Wikipédia
François MAURIAC