Présentation de l'Editeur
A l'âge de quatre ans, Sophie de Réan est déjà une petite personne espiègle et volontaire.
Sa gourmandise, sa désobéissance, ses colères et son étourderie l'entraînent dans une suite de mésaventures comiques et pittoresques dont quelques-unes risquent cependant de tourner mal.
Elle s'en tire chaque fois grâce à l'intervention de ses parents et à l'amitié de son petit cousin Paul, qui essaye de lui donner de bons conseils.
Sophie est une enfant terrible, mais elle a bon cœur. Parviendra-t-elle à se corriger?...
A MA PETITE FILLE
ÉLISABETH FRESNEAU
Chère enfant, tu me dis souvent : Oh! grand'mère, que je vous aime! vous êtes si bonne! Grand'mère n'a pas toujours été bonne, et il y a bien des enfants qui ont été méchants comme elle, et qui se sont corrigés comme elle. Voici des histoires vraies d'une petite fille que grand'mère a beaucoup connue dans son enfance; elle était colère, elle est devenue douce; elle était gourmande, elle est devenue sobre; elle était menteuse, elle est devenue sincère; elle était voleuse, elle est devenue honnête; enfin, elle était méchante, elle est devenue bonne. Grand'mère a tâché de faire de même. Faites comme elle, mes chers petits-enfants; cela vous sera facile, à vous qui n'avez pas tous les défauts de Sophie.
COMTESSE DE SÉGUR,
née ROSTOPCHINE.
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : Les malheurs de Sophie
Auteur : Comtesse de SEGUR NEE ROSTOPCHINE
Edition : HACHETTE
BIBLIOTHÈQUE ROSE 20/1553/5
ILLUSTRATIONS DE Jacques PECNARD
Couleurs pleine page hors-texte, annotées et,
noir & blanc pleine page in texte.
Toutes les poules, tous les coqs accouraient. p. 32
Paul se relève plus écorché qu'auparavant. p. 96
Sophie et Paul faisaient ce qu'ils pouvaient pour le faire descendre. p. 128
L'âne se mit à ruer, à sauter... p. 160
1690-5 - Dépôt légal n° 3734 - 1er trmestre 1977.
IMPRIMÉ EN FRANCE PAR BRODARD ET TAUPIN
7, bd Romain-Roland - Montrouge.
Usine de La Flèche, le 01-02-1977.
20 - 05 - 1553 -20 Vingtième tirage de ce titre dans la collection BIBLIOTHÈQUE ROSE
© Librairie Hachette, 1960.
Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays.
Reliure : Cartonnée pelliculée, à dos carré illustrée couleurs in recto.
BRODARD ET TAUPIN RELIURE
Nombre de pages : 189 TABLE DES MATIÈRES : NON
Poids : 178 grammes Format : 115 x 165 x 16 mm
I.S.B.N : 2 - 01- 000921 - 5 Code Barre = EAN : NON
Livre épuisé chez l' Editeur
EXTRAIT Les malheurs de Sophie, by Comtesse de SÉGUR page 29
SOPHIE allait tous les matins avec sa maman dans la basse-cour, où il y avait des poules de différentes espèces et très belles. Mme de Réau avait fait couver des œufs desquels devaient sortir des poules huppées superbes. Tous les jours, elle allait voir avec Sophie si les poulets étaient sortis de leur œuf. Sophie emportait dans un petit panier du pain, qu'elle émiettait aux poules. Aussitôt qu'elle arrivait, toutes les poules, tous les coqs accouraient, sautaient autour d'elle, becquetaient le pain presque dans ses mains et dans son panier. Sophie riait, courait; les poules la suivaient : ce qui l'amusait beaucoup.
Pendant ce temps, sa maman entrait dans une grande et belle galerie où demeuraient les poules; elles étaient logées comme des princesses et soignées mieux que beaucoup de princesses. Sophie venait la rejoindre quand tout son pain était émietté; elle regardait les petits poulets sortir de leur coquille, et qui étaient trop jeunes encore pour courir dans les champs. Un matin, quand Sophie entra au poulailler, elle vit sa maman qui tenait un magnifique poulet, né depuis une heure.
SOPHIE
Ah! le joli poulet, maman! ses plumes sont noires comme celles d'un corbeau.
MADAME DE RÉAN
Regarde aussi quelle jolie huppe il a sur la tête; ce sera un magnifique poulet. » Mme de Réan le replaça près de la poule couveuse. A peine l'avait-elle posé que la poule donna un grand coup de bec au pauvre poulet. Mme de Réan donna une tape sur le bec de la méchante poule, releva le petit poulet, qui était tombé en criant, et le remit près de la poule. Cette fois, la poule, furieuse, donna au pauvre petit deux ou trois coups de bec et le poursuivit quand il chercha à revenir.
Mme de Réan accourut et saisit le poulet, que la mère allait tuer à force de coups de bec. Elle lui fit avaler une goutte d'eau pour le ranimer.
« Qu'allons-nous faire de ce poulet? dit-elle; impossible de le laisser avec sa méchante mère, elle le tuerait; il est si beau que je voudrais pourtant l'élever.
SOPHIE
Ecoutez, maman, mettez-le, dans un grand panier, dans la chambre où sont mes joujoux; nous lui donnerons à manger, et, quand il sera grand, nous le remettrons au poulailler.
MADAME DE RÉAN
Je crois que tu as raison; emporte-le dans ton panier à pain, et arrangeons-lui un lit.
SOPHIE
Oh! maman! regardez son cou; il saigne, et son dos aussi.
MADAME DE RÉAN
Ce sont les coups de bec de la poule; quand tu l'auras rapporté à la maison, tu demanderas à ta bonne du cérat et tu lui en mettras sur ses plaies. »
Sophie n'était certainement pas contente de voir des blessures au poulet, mais elle était enchantée d'avoir à y mettre du cérat; elle courut donc en avant de sa maman, montra à sa bonne le poulet, demanda du cérat et lui en mit des paquets sur chaque place qui saignait. Ensuite elle lui prépara une pâtée d'œufs, de pain et de lait, qu'elle écrasa et mêla pendant une heure. Le poulet souffrait, il était triste, il ne voulut pas manger; il but seulement plusieurs fois de l'eau fraîche.
Au bout de trois jours les plaies du poulet furent guéries, et il se promenait devant le perron du jardin. Un mois après il était devenu d'une beauté remarquable et très grand pour son âge; on lui aurait donné trois mois pour le moins; ses plumes étaient d'un noir bleu très rare, lisses et brillantes comme s'il sortait de l'eau. Sa tête était couverte d'une énorme huppe de plumes noires, oranges, bleues, rouges et blanches. Son bec et ses pattes étaient roses; sa démarche était fière, ses yeux étaient vifs et brillants; on n'avait jamais vu un plus beau poulet.
C'était Sophie qui s'était chargée de le soigner; c'était elle qui lui apportait à manger; c'était elle qui le gardait lorsqu'il se promenait devant la maison. Dans peu de jours on devait le remettre au poulailler, parce qu'il devenait trop difficile à garder. Sophie était quelquefois obligée de courir après lui pendant une demi-heure sans pouvoir le rattraper; une fois même il avait manqué se noyer en se jetant dans un bassin plein d'eau qu'il n'avait pas vu, tant il courait vite pour se sauver de Sophie.
Elle avait essayé de lui attacher un ruban à la patte, mais il s'était tant débattu qu'il avait fallu le détacher, de peur qu'il ne se cassât la jambe. La maman lui défendit alors de le laisser sortir du poulailler.
« Il y a ici beaucoup de vautours qui pourraient l'enlever; il faut donc attendre qu'il soit grand pour le laisser en liberté », dit Mme de Réan.
Mais, Sophie, qui n'était pas obéissante, continuait de le faire sortir en cachette de sa maman, et un jour, sachant sa maman occupée à écrire, elle apporta le poulet devant la maison; il s'amusait à chercher des moucherons et des vers dans le sable et dans l'herbe. Sophie peignait sa poupée à quelques pas du poulet, qu'elle regardait souvent, pour l'empêcher de s'éloigner. En levant les yeux, elle vit avec surprise un gros oiseau au bec crochu qui s'était posé à trois pas du poulet. Il regardait le poulet d'un air féroce, et Sophie d'un air craintif. Le poulet ne bougeait pas; il s'était accroupi et il tremblait.
« Quel drôle d'oiseau! dit Sophie. Il est beau, mais quel air singulier il a! Quand il me regarde, il a l'air d'avoir peur, et, quand il regarde le poulet, il lui fait des yeux furieux! Ha, ha, ha, qu'il est drôle! »
Au même instant l'oiseau pousse un cri perçant et sauvage, s'élance sur le poulet, qui répond par un cri plaintif, le saisit dans ses griffes et l'emporte en s'envolant à tire-d'aile.
Sophie resta stupéfaite; la maman, qui était accourue aux cris de l'oiseau, demande à Sophie ce qui était arrivé. Sophie raconte qu'un oiseau a emporté le poulet, et ne comprend pas ce que cela veut dire.
« Cela veut dire que vous êts une petite désobéissante, que l'oiseau est un vautour; que vous lui avez laissé emporter mon beau poulet, qui est tué, dévoré par ce méchant oiseau, et que vous allez rentrer dans votre chambre, où vous dînerez, et où vous resterez jusqu'à ce soir, pour vous apprendre à être plus obéissante une autre fois. »
Sophie baissa la tête et s'en alla tristement dans sa chambre; elle dîna avec la soupe et le plat de viande que lui apporta sa bonne, qui l'aimait et qui pleurait de la voir pleurer. Sophie pleurait son pauvre poulet, qu'elle regretta bien longtemps.
Reproduction interdite
COUVERTURES année 1977
COMMENTAIRE en ligne
Les malheurs de Sophie, by Comtesse de SÉGUR
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ANNEXE
Les malheurs de Sophie, by Comtesse de SÉGUR
Editeur : Hachette (1964)
Collection : Nouvelle Bibliothèque Rose.
A.S.I.N : B0016WF6N2
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