Présentation de l'Editeur
CES admirables récits sont tous devenus célèbres : “ La Chèvre de Monsieur Seguin ”, “ L'Arlésienne ”, “ La Mule du Pape ”, “ Le Curé de Cucugnan ”, “ Le
Sous-Préfet aux Champs ”...
Fidèles reflets de la poèsie et de la bonne humeur de notre Midi, ils sont un incomparable mélange de malice, d'émotion et de verve. Daudet sympathise avec les humbles, avec les bêtes,
avec les plantes. Chaque phrase n'est pas seulement merveilleusement ouvrée, elle est “ vécue ” et profondément sentie. Chaque récit est un petit chef-d'œuvre.
A
MA FEMME
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : Lettres de mon moulin
Auteur : Alphonse DAUDET
Edition : HACHETTE
BIBLIOTHÈQUE VERTE
numéro : 20/0505/6
ILLUSTRATIONS DE A. CHAZELLE
Couleurs pleine page et noir & blanc pleine page hors-texte, annotées
NOUS RESTAMES ASSIS L'UN PRÈS DE L'AUTRE... p. 43
Et tout Avignon qui la regardait. p. 65
PAUVRE « SÉMILLANTE »!... LA MER L'AVAIT BROYÉE... p. 87
« C'est mon cousin »... nous dit-elle. p. 97
LE FAMEUX BOCAL FUT TIRÉ DE L'ARMOIRE... p. 117
M LE SOUS-PRÉFET FAISAIT DES VERS... p. 127
« Bonsoir, Bonsoir, maître Arnoton! » p. 161
IL Y AVAIT UNE FEMME DEBOUT CONTRE LA VITRE... p. 183
Sid'Omar - dieu de l'ironie - sourit en l'écoutant. p. 193
LE PÈRE GAUCHER, LE PÈSE-LIQUEUR A LA MAIN... p. 225
LE CHASSEUR GUETTTE LES CANARDS... p. 235
ON S'EN VA BATTRE LA CAISSE DANS LES BOIS... p. 247
6171-5 - Dépôt légal n° 8671, 3e trimestre 1974.
IMPRIMÉ EN FRANCE PAR BRODARD & TAUPIN
6, place d'Alleray - Paris
Usine de La Flèche, le 05-07-1974.
20 - 01 - 0505 - 16
Poids : grammes Nombre de pages : 256
Edition pour la jeunesse
Copyright 1951 by Librairie Hachette.
Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays.
Reliure : cartonnée pelliculée illustrée couleurs in recto
BRODARD ET TAUPIN RELIURE
TABLE DES MATIÈRES : OUI
Format : 115 x 165 mm
I.S.B.N : 2 - 01 - 001591- 6 Code Barre = EAN : NON
Livre épuisé chez l' Editeur
COUVERTURES
EXTRAIT La mule du Pape, by Alphonse DAUDET page 62
«Qu'est-ce qu'il y a? qu'est-ce qu'on lui fait? » s'écria le bon pape en se précipitant sur son balcon.
Tiste! Védène était déjà dans la cour, faisant mine de pleurer et de s'arracher les cheveux.
« Ah! grand Saint-Père, ce qu'il y a! Il y a que votre mule est montée dans le clocheton...
- Toute seule???
- Oui, grand Saint-Père, toute seule... Tenez! regardez-la, là-haut... Voyez-vous le bout de ses oreilles qui passe?... On dirait deux hirondelles...
- Miséricorde! fit le pauvre pape en levant les yeux... Mais elle est donc devenue folle! Mais elle va se tuer... Veux-tu bien descendre, malheureuse!... »
Pécaire! elle n'aurait pas mieux demandé, elle, que de descendre... mais par où? L'escalier, il n'y fallait pas songer : ça se monte encore, ces choses-là; mais, à la descente, il y aurait
de quoi se rompre cent fois les jambes... Et la pauvre mule se désolait, et, tout en rôdant sur la plate-forme avec ses gros yeux pleins de vertige, elle pensait à Tistel Védène :
« Ah! bandit, si j'en réchappe... quel coup de sabot demain matin! »
Cette idée de coup de sabot lui redonnait un peu de cœur au ventre; sans cela elle n'aurait pas pu se tenir... Enfin on parvint à la tirer de là-haut; mais ce fut toute une affaire. Il
fallut la descendre avec un cric, des cordes, une civière. Et vous pensez quelle humiliation pour la mule d'un pape de se voir pendue à cette hauteur, nageant des pattes dans le vide comme un
hanneton au bout d'un fil. Et tout Avignon qui la regardait!
La malheureuse bête n'en dormit pas de la nuit. Il lui semblait toujours qu'elle tournait sur cette maudite plate-forme, avec les rires de la ville au-dessous, puis elle pensait à cet
infâme Tistet Védène et au joli coup de sabot qu'elle allait lui détacher le lendemain matin! Ah! mes amis, quel coup de sabot! De Pampérigouste on en verrait la fumée... Or, pendant qu'on lui
préparait cette belle réception à l'écurie, savez-vous ce que faisait Tistet Védène? Il descendait le Rhône en chantant sur une galère papale et s'en allait à la cour de Naples avec la troupe de
jeunes nobles que la ville envoyait tous les ans près de la reine Jeanne pour s'exercer à la diplomatie et aux belles manières. Tistet n'était pas noble; mais le pape tenait à le récompenser des
soins qu'il avait donnés à sa bête, et principalement de l'activité qu'il venait de déployer pendant la journée de sauvetage.
Reproduction interdite
EXTRAIT Les douaniers, by Alphonse DAUDET page 96
«C'est un poste terrible, me dit tout bas l'inspecteur. Nous sommes obligés de renouveler nos douaniers tous les deux ans. La fièvre de marais les
mange... »
Il s'agissait cependant de se procurer un médecin. Il n'y en avait pas avant Sartène, c'est-à-dire à six ou huit lieues de là. Comment faire? Nos matelots n'en pouvaient plus; c'était trop
loin pour envoyer un des enfants. Alors la femme, se penchant dehors, appela :
« Ceccos!... Cecco!... »
Et nous vîmes entrer un grand gars bien découplé, vrai type de braconnier ou de banditto, avec son bonnet de laine brune et son pelone en poils de chèvre. En débarquant je l'avais déjà remarqué, fusil entre les jambes; mais, je ne sais pourquoi, il s'était enfui à notre approche. Peut-être croyait-il
que nous avions des gendarmes avec nous. Quand il entra, la douanière rougit un peu.
« C'est mon cousin,... nous dit-elle. Pas de danger que celui-là se perde dans le maquis. »
Puis elle lui parla tout bas, en montrant le malade. L'homme s'inclina sans répondre, sortit, siffla son chien, et le voilà parti, le fusil sur l'épaule, sautant de roche en roche avec ses
longues jambes.
Pendant ce temps-là les enfants, que la présence de l'inspecteur semblait terrifier, finissaient vite leur dîner de châtaignes et de brucio (fromage
blanc). Et toujours de l'eau, rien que de l'eau sur la table! Pourtant, c'eût été bien bon, un coup de vin, pour ces enfants. Ah! misère! Enfin la mère monta les coucher; le père, allumant son
falot, alla inspecter la côte, et nous restâmes au coin du feu à veiller notre malade qui s'agitait sur son grabat, comme s'il était encore en pleine mer, secoué par les lames. Pour calmer un peu
sa span class="texteItalicI">pountourra, nous faisions chauffer des galets, des briques qu'on lui posait sur le côté. Une ou deux fois, quand je m'approchai de son lit, le malheureux me
reconnut, et, pour me remercier me tendit péniblement la main, une grosse main râpeuse et brûlante comme une de ces briques sorties du feu...
Reproduction interdite
EXTRAIT A Milianah, by Alphonse DAUDET page 192
L'auditoire, indigné, demeure impassible commme un Arabe qu'il est... Allongé sur son coussin, l'œil noyé, le bouquin d'ambre aux lèvres, Sid'Omar
- dieu de l'ironie - sourit en écoutant. Soudain, au milieu de sa plus belle période, le juif est interrompu par un énergique caramba! qui l'arrête net; en même
temps un colon espagnol, venu là comme témoin du caïd, quitte sa place et, s'approchant d'Iscariote, lui verse sur la tête un plein panier d'imprécations de toutes langues, de toutes couleurs -
entre autres certain vocable français trop gros monsieur pour qu'on le répète ici... Le fils de Sid'Omar, qui comprend le français, rougit d'entendre un mot pareil en présence de son père et sort
de la salle. - Retenir ce trait de l'éducation arabe. - L'auditoire est toujours impassible, Sid'Omar toujours souriant. Le juif s'est relevé et gagne la porte à reculons, tremblant de peur, mais
gazouillant de plus belle son éternel zouge de paix, zouge de paix... Il sort. L'Espagnol, furieux, se précipite derrière lui, le rejoint dans la rue et par deux
fois - vli! vlan! - le frappe en plein visage... Iscariote tombe à genoux, les bras en croix... L'Espagnol, un peu honteux, rentre dans la boutique... Dès qu'il est rentré - le juif se relève et
promène un regard sournois sur la foule bariolée qui l'entoure. Il y a là des gens de tout cuir - Maltais, Mahonais, Nègres, Arabes -, tous unis dans la haine du juif et joyeux d'en voir
maltraiter un... Iscariote hésite un instant, puis, prenant un Arabe par le pan de son burnous :
« Tu l'as vu, Achmed, tu l'as vu... tu étais là. Le chrétien m'a frappé... Tu seras témoin... bien... bien... tu seras témoin. »
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ANNEXE
Lettres de mon moulin, by Alphonse DAUDET
Editeur : Hachette Bibliothèque verte (1973)
I.S.B.N-10 : B004QZWJIQ
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LIENS
Wikipédia
Alphonse DAUDET
Bibliographie Alphonse DAUDET