27 novembre 2009
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Présentation de l'Editeur
Le vrai titre de cet ouvrage serait : A propos de Shakespeare. Le désir d'introduire, comme on dit en Angleterre, devant
le public, la nouvell traduction de Shakespeare, a été le premier mobile de l'auteur. Le sentiment qui l'intéresse si profondément au traducteur ne saurait lui ôter le droit de recommander la
traduction. Cependant sa conscience a été sollicitée d'autre part, et d'une façon plus étroite encore, par le sujet lui-même. A l'occasion de Shakespeare, toutes les questions qui touchent à
l'art se sont présentées à son esprit. Traiter ces questions, c'est expliquer la mission de l'art; traiter ces questions, c'est expliquer le devoir de la pensée humaine envers l'homme. Une telle
occasion de dire des vérités s'impose, et il n'est pas permis, surtout à une époque comme la nôtre, de l'éluder. L'auteur l'a compris. Il n'a point hésité à aborder ces questions complexes de
l'art et de la civilisation sous leurs faces diverses, multipliant les horizons toutes les fois que la perspective se déplaçait, et acceptant toutes les indications que le sujet, dans sa
nécessité rigoureuse, lui offrait. De cet agrandissement du point de vue est né ce livre.
Hauteville-House, 1864.
Hauteville-House, 1864.
A L'ANGLETERRE
Je lui dédie ce livre, glorification de son poète. Je dis à l'Angleterre la vérité; mais, comme terre illustre et libre, je l'admire, et, comme asile, je l'aime.
Victor HUGO.
Hauteville-House, 1864.
Victor HUGO.
Hauteville-House, 1864.
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : William SHAKESPEARE
Auteur : Victor HUGO
Edition : PARIS
NELSON ÉDITEURS
189, rue Saint-Jacques
Londres Édimbourg et New-York
Reliure : Relié sur cartonnage pleine toile
Nombre de pages : 384 TABLE DES MATIÈRES : OUI
Poids : 260 grammes Format : 110 x 160 mm
I. S. B. N : NON Code Barre = EAN : NON
EXTRAIT page 323

Aussi, quand l'insistance universelle réclame de l'Angleterre un monument à Shakespeare, ce n'est pas pour Shakespeare, c'est pour l'Angleterre.
Il y a des cas où le payement de la dette importe plus au débiteur qu'au créancier.
Un monument est exemplaire. La haute tête d'un grand homme est une clarté. Les foules comme les vagues ont besoin de phares au-dessus d'elles. Il est bon que le passant sache qu'il y a des grands hommes. On n'a pas le temps de lire, on est forcé de voir. On va par là, on se heurte au piédestal, on est bien obligé de lever la tête et de regarder un peu l'inscription, on échappe au livre, on n'échappe pas à la statue. Un jour, sur le pont de Rouen, devant la belle statue due à David d'Angers, un paysan monté sur un âne me dit : Connaissez-vous Pierre Corneille? - Oui, répondis-je. - Il répliqua : Et moi aussi. - Je repris : Et connaissez-vous le Cid? - Non, dit-il.
Corneille, pour lui, c'était la statue.
Ce commencement de connaissance des grands hommes est nécessaire au peuple. Le monument provoque à connaître l'homme. On désire apprendre à lire pour savoir ce que c'est que ce bronze. Une statue est un coup de coude à l'ignorance.
Il y a donc, à l'exécution de ces monuments, utilité populaire ainsi que justice nationale.
Faire l'utile en même temps que le juste, cela finira certes par tenter l'Angleterre. Elle est la débitrice de Shakespeare. Laisser une telle créance en souffrance, ce n'est point là une bonne attitude pour la fierté d'un peuple. Il est moral que les peuples soient bons payeurs en fait de reconnaissance. L'enthousiasme est probité. Quand un homme est une gloire au front de sa nation, la nation qui ne s'en aperçoit pas étonne autour d'elle le genre humain.
Reproduction interdite
COLLECTION NELSON
Publiée sous la direction littéraire de
CHARLES SAROLEA,
Docteur ès lettres : Directeur de la Section
française à l'Université d'Édimbourg.
ANNEXE
William SHAKESPEARE, by Victor HUGO
Editeur : Nelson Éditeurs (1930)
Collection : Nelson
A.S.I.N : B0000DXTLV
www.amazon.fr
LIENS
Wikipédia
Victor HUGO