29 décembre 2007
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Présentation de l'Editeur
MOBY Dick, la fabuleuse baleine blanche ! Moby Dick la rusée !
Le capitaine Achab ne pense qu'à elle.
A bord de son bateau étrange aux mâts sculptés comme des totems indiens, son équipage hétéroclite, venu des sept mers et des quatre océans, sait qu'il est inutile de résister au capitaine.
C'est un homme terrifiant. Avec sa barbe drue et sa jambe artificielle taillée dans une mâchoire de cachalot, il ressemble à un dieu païen.
Rien ne peut l'arrêter : il veut provoquer Moby Dick en un duel singulier qui déchaînera toutes les passions sur l'océan, impassible témoin d'un combat surhumain.
A Nathaniel Hawthorne en hommage d'admiration pour son génie.
Le capitaine Achab ne pense qu'à elle.
A bord de son bateau étrange aux mâts sculptés comme des totems indiens, son équipage hétéroclite, venu des sept mers et des quatre océans, sait qu'il est inutile de résister au capitaine.
C'est un homme terrifiant. Avec sa barbe drue et sa jambe artificielle taillée dans une mâchoire de cachalot, il ressemble à un dieu païen.
Rien ne peut l'arrêter : il veut provoquer Moby Dick en un duel singulier qui déchaînera toutes les passions sur l'océan, impassible témoin d'un combat surhumain.
A Nathaniel Hawthorne en hommage d'admiration pour son génie.
FICHE TECHNIQUE DU LIVRE
Titre : Moby Dick
Auteur : Herman MELVILLE
Edition : HACHETTE
Bibliothèque VERTE numéro : 20.4933.6
TEXTE ABRÉGÉ POUR LA BIBLIOTHEQUE VERTE
TEXTE FRANCAIS DE JEAN MURAY
ILLUSTRATIONS DE JACQUES POIRIER
Couleurs pleine page, annotées et,
noir & blanc in texte.
« Approchez, Queequeg, Tashtego, Daggoo! » p. 64
Dans un éclair, le poing serré se détendit. p 96
L'embarcation de Stubb fuyait toujours vers l'horizon. p. 160
Alors, de ses deux mains nues, il empoigna la hideuse mâchoire. p. 256
Dans un éclair, le poing serré se détendit. p 96
L'embarcation de Stubb fuyait toujours vers l'horizon. p. 160
Alors, de ses deux mains nues, il empoigna la hideuse mâchoire. p. 256
Dépôt légal n° 9093, - 4° trimestre 1974.
IMPRIMÉ EN FRANCE PAR BRODARD ET TAUPIN
Usine de La Flèche, le 30 - 10 - 1974.
20 - 01 - 4933 - 01
Livre épuisé chez l' Editeur
© Librairie Hachette, 1974.
Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays.
Reliure : cartonnée; illustrée couleurs en recto
Nombre de pages : 286 TABLE DES MATIÈRES : OUI
Poids : 195 grammes Format : 12 x 17 cm
I.S.B.N : 2 - 01 - 001745 - 5 Code Barre = EAN : NON
EXTRAIT
Fedallah, les bras croisés, demeurait impassible. Quant aux marins, blottis à l'arrière, ils étaient jaunes de peur. A moins d'une encablure, les deux autres embarcations s'étaient arrêtées et leurs équipages stupéfaits, assistaient immobiles à ce spectable.

Reproduction interdite
Achab était fou de rage car, dans la position où il se trouvait, il lui était impossible d'utiliser son harpon avec quelque chance de succès. Et puis, il fallait parer au plus pressé, c'est-à-dire essayer en premier lieu de sauver la baleinière... Alors, de ses deux mains nues, vibrantes de colère, il empoigna la hideuse mâchoire et tenta de lui faire lâcher prise. Mais l'os glissa sous ses doigts. Et la prodigieuse cisaille continua son œuvre, dans un crépitement de planches brisées. Quatre secondes après, l'embarcation était coupée en deux et, tandis que l'arrièr s'éloignait, emportant l'équipage épouvanté, le capitaine, après s'être cramponné à l'avant, perdait l'équilibre et tombait dans l'eau la tête la première.
ANNEXE
amazon
Langue : Français
A.S.I.N : B000Y9XGOY
MELVILLE, bourlingueur de l'au-delà par Michel BRASPART
DOSTOIEVSKI, Balzac, Nietzsche, Melville, ne sont nés au dix-neuvième siècle que pour le contredire et que pour que leurs grandes voix annoncent, dans le silence d'abord, dans le tumulte ensuite,
les temps aventureux où nous sommes engagés. Tois d'entre eux naviguèrent au bord de la folie, et le troisième, Balzac, eut la folie des grandeurs.
Voulez-vous connaître Melville, le rencontrer? Lisez Pour saluer Melville (Gallimard), biographie par laquelle Giono a renouvelé le genre biographique. Vous êtes chez Melville, dans sa chambre. Il est là, en face de vous, bougrement vivant, avec sa pipe, ses pantouffles, son regard usé par la mer, mais plus encore par le songe : un regard chargé d'illusions mais dépourvu de toute naïveté. Il a à gérer un empire imaginaire, mais il a aussi à faire bouillir la marmitte. Né pour écrire, il écrit pour vivre. Entre ces deux exigences, plus près de la première que de la seconde, se situe son œuvre.
Voulez-vous connaître les détails de son histoire, de son existence? Lisez la biographie, bien informé et probe, que lui a consacrée Pierre Frederix (Herman-Melville, Gallimard). Vous apprendrez qu'il eut des ancêtres écossais et hollandais, qu'il fut marchand de chapeaux, puis marin, puis déserteur, que les jolies filles des îles Marquises lui firent perdre la tête (il était presbytérien), mais qu'il eut encore plus peur des cannibales. Vous y apprendrez aussi que, sur la fin de sa vie, témoin de la Guerre de Sécession, il fut Nordiste, mais qu'il eut le temps, avant de mourir, d'être lassé de la victoire et de quelques-unes des duperies de la démocratie.
La réédition de Benito Cereno à la Guilde du Livre, dans la remarquable traduction de Pierre Leyris, la publication de Le Grand Escroc aux éditions de Minuit, dans l'excellente traduction d'Henri Thomas (quelle chance a eu Melville de susciter le dévouement de traducteurs aussi décidés à le comprendre) complètent et compliquent, pour le lecteur français de Melville, l'architecture d'un royaume que la puissante masse de Moby Dick (traduit par Giono, chez Gallimard) avait, d'un coup, et pour toujours, édifié. Moby Dick reste le chef-d'œuvre, la somme. C'est là qu'il faut affronter Melville, et, avec lui, la haute mer. Quelle haute mer? Navigateur a-t-il jamais connu vents plus dangereux, courants plus sournois, poursuites plus aventureuses, ambitions plus déraisonnables? Que raconte cette épopée? Une chasse à la baleine, dont le plus petit détail ne nous est pas épargné. Mais qui croirait qu'il s'agit seulement d'un beau récit documentaire, du temps de la marine à voiles, qui n'aurait pas entendu, dans Moby Dick, les lourdes, les indiscrètes, les incessantes questions de Melville, et s'il se peut sa réponse, ou plutôt l'écho d'une Réponse, n'aurait pas grande chance de rien comprendre ni à la cruelle nouvelle qu'est Benito Cereno et moins encore à l'extravagant dialogue du Grand Escroc.
Benito Cereno met en scène avec violence une révolte sanglante d'esclaves noirs sur un navire qui fait trafic de la traite. le Grand Escroc a aussi pour théâtre un navire : ses nombreux passagers n'y montrent d'autres soucis que de se tromper les uns les autres et de démasquer leurs mensonges.Mais, ici comme là, Melville a un autre souci que celui d'intéresser son lecteur au schéma d'une histoire, fût-elle dramatique. Ou plutôt, il a ce souci (car il faut que les livres se vendent), mais il l'oublie vite, sa tête est ailleurs, comme on dit. Or, c'est cet ailleurs que le lecteur de 1950 veut tenter de découvrir, avec lui. Dans Le Grand Escroc, Melville donne une excellente définition formelle de son œuvre : « Les personnages de roman doivent, à l'exemple des personnages de théâtre, se vêtir comme personne exactement ne se vêt, parler comme personne exactement ne parle, agir comme personne exactement n'agit; il en est du roman comme de la religion; il devrait présenter un autre monde, et cependant un monde avec lequel nous nous sentions des liens. »
Il est surprenant - et grave - qu'aucune vaste critique n'ait encore été entreprise des hantises, et des expressions puissantes des hantises « réformées » dans la littérature mondiale. Surprenant et grave que l'on puisse s'interroger sur les conditions faites et les contradictions imposées à l'écrivain né protestant, en songeant si souvent à Gide et si peu souvent à Melville. Sur la responsabilité et la liberté de l'homme, sur la fatalité qui, pourtant, accable ou précipite sa marche, sur la profondeur tumultueuse des abîmes qui s'ouvrent sous lui et en lui, sur les injustices dont le péché est la cause et les supplices mortels qu'il a pour salaire, je ne connais, hormis les Prophètes, rien qui approche de Melville, sinon Shakespeare. « Il importe, écrit Pierre Leyris, de mettre l'accent sur le déchirement d'une conscience théologique en proie à l'angoisse du péché, non seulement individuel, mais collectif : pour elle, l'ici-bas est irrémédiablement taré, l'homme ne saurait trouver le repos - ou, à défaut de repos, une inquiétude valable que s'il s'en détourne pour projeter et déchiffrer un au-delà qui lui puisse conférer quelque cohérence et quelque signification. »
Voulez-vous connaître Melville, le rencontrer? Lisez Pour saluer Melville (Gallimard), biographie par laquelle Giono a renouvelé le genre biographique. Vous êtes chez Melville, dans sa chambre. Il est là, en face de vous, bougrement vivant, avec sa pipe, ses pantouffles, son regard usé par la mer, mais plus encore par le songe : un regard chargé d'illusions mais dépourvu de toute naïveté. Il a à gérer un empire imaginaire, mais il a aussi à faire bouillir la marmitte. Né pour écrire, il écrit pour vivre. Entre ces deux exigences, plus près de la première que de la seconde, se situe son œuvre.
Voulez-vous connaître les détails de son histoire, de son existence? Lisez la biographie, bien informé et probe, que lui a consacrée Pierre Frederix (Herman-Melville, Gallimard). Vous apprendrez qu'il eut des ancêtres écossais et hollandais, qu'il fut marchand de chapeaux, puis marin, puis déserteur, que les jolies filles des îles Marquises lui firent perdre la tête (il était presbytérien), mais qu'il eut encore plus peur des cannibales. Vous y apprendrez aussi que, sur la fin de sa vie, témoin de la Guerre de Sécession, il fut Nordiste, mais qu'il eut le temps, avant de mourir, d'être lassé de la victoire et de quelques-unes des duperies de la démocratie.
La réédition de Benito Cereno à la Guilde du Livre, dans la remarquable traduction de Pierre Leyris, la publication de Le Grand Escroc aux éditions de Minuit, dans l'excellente traduction d'Henri Thomas (quelle chance a eu Melville de susciter le dévouement de traducteurs aussi décidés à le comprendre) complètent et compliquent, pour le lecteur français de Melville, l'architecture d'un royaume que la puissante masse de Moby Dick (traduit par Giono, chez Gallimard) avait, d'un coup, et pour toujours, édifié. Moby Dick reste le chef-d'œuvre, la somme. C'est là qu'il faut affronter Melville, et, avec lui, la haute mer. Quelle haute mer? Navigateur a-t-il jamais connu vents plus dangereux, courants plus sournois, poursuites plus aventureuses, ambitions plus déraisonnables? Que raconte cette épopée? Une chasse à la baleine, dont le plus petit détail ne nous est pas épargné. Mais qui croirait qu'il s'agit seulement d'un beau récit documentaire, du temps de la marine à voiles, qui n'aurait pas entendu, dans Moby Dick, les lourdes, les indiscrètes, les incessantes questions de Melville, et s'il se peut sa réponse, ou plutôt l'écho d'une Réponse, n'aurait pas grande chance de rien comprendre ni à la cruelle nouvelle qu'est Benito Cereno et moins encore à l'extravagant dialogue du Grand Escroc.
Benito Cereno met en scène avec violence une révolte sanglante d'esclaves noirs sur un navire qui fait trafic de la traite. le Grand Escroc a aussi pour théâtre un navire : ses nombreux passagers n'y montrent d'autres soucis que de se tromper les uns les autres et de démasquer leurs mensonges.Mais, ici comme là, Melville a un autre souci que celui d'intéresser son lecteur au schéma d'une histoire, fût-elle dramatique. Ou plutôt, il a ce souci (car il faut que les livres se vendent), mais il l'oublie vite, sa tête est ailleurs, comme on dit. Or, c'est cet ailleurs que le lecteur de 1950 veut tenter de découvrir, avec lui. Dans Le Grand Escroc, Melville donne une excellente définition formelle de son œuvre : « Les personnages de roman doivent, à l'exemple des personnages de théâtre, se vêtir comme personne exactement ne se vêt, parler comme personne exactement ne parle, agir comme personne exactement n'agit; il en est du roman comme de la religion; il devrait présenter un autre monde, et cependant un monde avec lequel nous nous sentions des liens. »
Il est surprenant - et grave - qu'aucune vaste critique n'ait encore été entreprise des hantises, et des expressions puissantes des hantises « réformées » dans la littérature mondiale. Surprenant et grave que l'on puisse s'interroger sur les conditions faites et les contradictions imposées à l'écrivain né protestant, en songeant si souvent à Gide et si peu souvent à Melville. Sur la responsabilité et la liberté de l'homme, sur la fatalité qui, pourtant, accable ou précipite sa marche, sur la profondeur tumultueuse des abîmes qui s'ouvrent sous lui et en lui, sur les injustices dont le péché est la cause et les supplices mortels qu'il a pour salaire, je ne connais, hormis les Prophètes, rien qui approche de Melville, sinon Shakespeare. « Il importe, écrit Pierre Leyris, de mettre l'accent sur le déchirement d'une conscience théologique en proie à l'angoisse du péché, non seulement individuel, mais collectif : pour elle, l'ici-bas est irrémédiablement taré, l'homme ne saurait trouver le repos - ou, à défaut de repos, une inquiétude valable que s'il s'en détourne pour projeter et déchiffrer un au-delà qui lui puisse conférer quelque cohérence et quelque signification. »

Le bas de Broadway, à New York, en 1826, au temps où Melville s'y promenait enfant
(illustration du livre de Pierre Frederix sur Melville. Gallimard, éditeur).
(illustration du livre de Pierre Frederix sur Melville. Gallimard, éditeur).
Reproduction interdite
source = Réforme Octobre 1950
LIENS
Wikipédia Herman Melville